Après plusieurs années de vie en France, le jeune rappeur a décidé de revenir s’installer au Cameroun avec un sac plein de projets et de réalisations.
C’est au cours d’un échange avec la presse, musiciens et quelques curieux, jeudi 27 février dernier à Douala que l’artiste fait la révélation au public. Stupéfaction dans la salle. Ce n’est pas coutume de voir un jeune africain installé en Europe, rentrer volontairement vivre en Afrique. On observe plus les images bouleversantes d’une jeunesse africaine prête à tout pour traverser la méditerranée et rejoindre le vieux continent. Smelo a pris l’option de rentrer pour la musique urbaine. Pas parce qu’il manque d’opportunités en Europe mais parce qu’il croit en l’Afrique. «Je pouvais continuer à y rester et gagner convenablement ma vie mais j’ai estimé qu’il est temps de faire des choses pour mon continent.»
L’artiste pense que tout est possible sur cette terre africaine qui est présentée comme l’avenir du monde. D’ailleurs certains de ses jeunes collègues de musique urbaine tels Daphné, Stanley Enoh, Franko (Franko était présent à la conférence, ndlr), n’ont-ils pas conquéri le monde à partir du Continent ? Le rappeur ne vient donc pas en villégiature tel qu’il le fait comprendre au public. Il vient avec dans son escarcelle, des projets et réalisations : Arts Impire, est un label indépendant mis sur pied depuis la France et principal artisan de son single «Wantyouall». Il compte l’installer au Cameroun. Ce label, d’après son concepteur, fera dans la prospection, la production et la promotion d’artistes et aussi dans l’évènementiel artistique. L’artiste vient également avec sa ligne de vêtements.
Droit à l’erreur
Ensuite, Smelo dont le statut était encore celui d’amateur quand il exerçait du côté de l’hexagone, compte ainsi, avec son retour au bercail, se lancer en plein temps dans une carrière musicale professionnelle. Des projets et réalisations qui lui valent à la fois les casquettes d’artiste et d’entrepreneur culturel. Le jeune artiste aux dreadlocks, peut compter sur Théodore Kaesse, son manager et père.
Il compte sur les conseils de ce dernier pour s’en sortir et se tirer d’affaires en cas de difficultés. Une chance inouïe pour ce jeune artiste qui pourra profiter de l’expérience d’un géniteur, par ailleurs homme de culture multidimensionnel qui fût à la fois poète, dramaturge, journaliste et aujourd’hui enseignant d’arts. Son fils est sur ses traces. Smelo est un touche-à-tout qui commence par les études d’architecture, tombe dans la bande dessinée d’où lui vient le surnom de Smelo. C’est un des personnages qu’il affectionnait. Mais suffit-il d’être bien entouré et avoir les arts dans les gènes pour réussir une carrière musicale et artistique ?
Une question à laquelle beaucoup semble répondre avec des réserves en mettant surtout l’accent sur le travail. Et rien que le travail, seul gage de réussite à une carrière artistique. Surtout quand on a un père aussi connu dans le milieu. Le droit à l’erreur n’est pas permis.
Félix ÉPEE