Le blues-man de renommée internationale a échangé avec la presse le samedi 10 février à Douala.
Ce n’est pas une conférence de presse mais plutôt une causerie que Roland Tchakounté a eu avec les professionnels de médias ce samedi 10 février à Douala. L’artiste musicien-chanteur de blues parcourt le monde depuis près d’une trentaine d’années pour vendre son art. Il n’avait jamais eu à échanger avec les journalistes de son pays, pour des raisons de calendrier. On comprend son émotion devant les médias. «Je suis content d’être parmi les miens. Pour ceux qui me connaissent, je n’ai pas changé. Je suis resté la même personne. J’ai juste évolué dans ma façon de travailler». Roland Tchakounté avoue d’ailleurs que son père lui avait donné comme conseil de ne pas oublier ses origines.
Ce lien fort avec sa terre de naissance, Roland l’exprime à travers sa musique, le blues. Une musique d’origine africaine, emportée par les esclaves du côté des Amériques, aujourd’hui considérée par une bonne frange de la population comme étrangère. Des sonorités qui ont pourtant un lien direct avec le peuple noir qui relèvent la relation de l’artiste avec le blues. « Je chante le bleues parce qu’il exprime la souffrance. J’ai vu beaucoup de gens souffrir autour de moi», indique ce fils de marchand de tissu qui a passé sa vie entre Douala et Edéa. Un attachement à ses racines qu’il manifeste, par ailleurs, à travers la majorité de ses titres chantés en medumba, sa langue natale. «Nos langues ont été reléguées au second plan par la force de l’Occident, au point où certains en avaient honte. Notre rôle en tant qu’artiste est de les revaloriser et les imposer à d’autres.» Une mission que s’est assignée Roland Tchakounté.
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Avec six albums à son actif, notre musicien globe-trotter ne s’est pas encore produit en spectacle chez lui au Cameroun. Son désir de jouer devant les siens est pourtant là.D’habitude sérieux et très exigeant, ce passionné du rhythm & blues est disposé à rendre les choses plus facile à tous ceux qui aimeraient le faire venir, lui et son équipe, au Cameroun.
Félix ÉPÉE
