Héroïne de la qualification des Lionnes indomptables en 8es de finale avant de voir son rêve d’un nouvel exploit se briser face à l’Angleterre, le but de l’attaquante de Valerenga figure dans le Top 10 des plus beaux buts de la compétition.
On joue les dernières minutes de ce palpitant Cameroun-Nouvelle Zélande. Le Cameroun mène au score (1-0). Alors qu’on croit la victoire acquise, les Lionnes indomptables se font peur. Sur un centre en profondeur qu’elle s’apprête à dégager facilement, Aurelle Awona dévisse complètement sa frappe et bat sa gardienne Annette Ngo Ndom (1-1, 80e). Tout le monde voit déjà une élimination des pouliches d’Alain Djeumfa. Dans une fin de match crispée, au bout de cinq minutes de temps additionnel, Nchout Njoya Ajara, sur une déviation d’Aboudi Onguéné, file au but, crochète, envoie trois défenseures néo-zélandaises dans le vent et frappe. (2-1)
Le Cameroun est délivré, le Cameroun est qualifié au terme d’un scénario fou. Les félines se qualifient pour la seconde fois pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Alors que les fans voyaient cette équipe retourner au bercail, la queue entre les jambes et un maigre point au compteur, la native de Foumban, de son plat de pied magique, prolonge le bail du troisième représentant africain sur le territoire français. Auteure de deux buts, la Lionne qui n’a pas été particulièrement flamboyante lors des précédentes rencontres, offre un ticket pour le second tour à une équipe que beaucoup voyaient au tapis.
Une nouvelle couronne
Plein de sang froid, ce deuxième but a marqué les esprits et est depuis dimanche dernier en compétition avec 9 autres buts à savoir: Asisat Oshoala du Nigeria, l’Australienne Lucy Bronze, Cristiane du Brésil, Aurora Galli d’Italie, la Néerlandaise Jackie Groenen, la Japonaise Yui Hasegawa, la Française Amandine Henry, la Suédoise Sofia Jakobsson et la champion du monde américaine Alex Morgan. Les votes se poursuivent sur le site officiel de la Fédération international association via l’adresse fifa.com. Le numéro 3 des Lionnes indomptables a besoin de suffrages. Celle que la presse française présente comme un emblème de réussite et d’émancipation dans le royaume Bamoun, où elle est née à l’hôpital Protestant de Njisse, le 12 janvier 1993, est bien partie pour remporter ce trophée. A 26 ans, elle offrirait ainsi une couronne (de consolation) au Cameroun, sorti en huitièmes de finale par la redoutable Angleterre (0-3).
Grâce au football, Nchout a fait le tour du monde. Russie, Suède, Norvège, où elle défend désormais les couleurs de Valerenga, le modèle des jeunes filles Bamouns a même évolué brièvement dans la prestigieuse Ligue professionnelle nord-américaine, la WSL, au Western New York Flash. Avec son statut de professionnelle, elle est un pilier des Lionnes. Au Mondial 2015, elle était surtout un joker, entrait en jeu pour les 20 ou 30 dernières minutes. Elle avait réduit le score contre le Japon (2-1), en poules, déjà en toute fin de match. Mais Ajara est devenue vedette avec ce doublé. «C’est le fruit du travail», répond-elle modestement quand elle est complimentée pour la beauté de ses contrôles orientés. A vos votes !
Daniel NDING