L’initiative privée qui prône la bonne gouvernance se tient du 12 au 13 novembre 2019 à Douala.
Innovations technologiques, maîtrise des risques et performances des établissements de microfinance. C’est autour de cette thématique que les dirigeants et autres acteurs des établissements de microfinance (Emf) vont échanger à Douala, à la faveur de l’acte trois d’Itimac. L’Initiative pour la transparence dans l’industrie de la microfinance en Afrique centrale, Itimac, attend plus de 250 participants, d’une centaine d’établissements de microfinance camerounais, tchadien, gabonais et équato-guinéen.
Réforme du dispositif réglementaire applicable aux Emf en zone Cemac, comportement du dirigeant et performances de l’entreprise, les évolutions dans le partenariat banque-microfinance, finance digitale et inclusion financière dans la Cemac…, autant de sujets qui meubleront les travaux. L’objectif étant de sortir les Emf camerounaises et sous régionales de l’ornière de la mauvaise gestion, qui engendre généralement le dépôt de bilan. Le Crédit mutuel a connu la malheureuse expérience cette année, en mettant la clé sous le paillasson.
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Selon David Kengne, Dg de Microfinance Academy et promoteur d’Itimac, «l’industrie de la microfinance au Cameroun brillait par une opacité criarde il y a plus de dix ans. Aujourd’hui, les Emf travaillent de plus en plus pour être professionnels, même si nous sommes encore très loin du compte.» Face aux médias, vendredi 8 novembre courant à Douala, David Kengne reconnait que le travail n’est qu’à ses prémices. «Les Emf doivent s’arrimer aux standards internationaux pour grandir. Les bailleurs de fonds des Emf ne sont pas intéressés par les établissements de microfinance en Afrique centrale parce que nous ne participons pas aux grands rendez-vous internationaux sur les bonnes pratiques où se nouent les relations. Nos Emf ne sont non plus référencés sur des plateformes comme Mix Market. 17 bailleurs de fonds et d’investissements privés interviennent directement dans 27 pays africains. La Cemac est le parent pauvre avec seulement quatre bailleurs qui interviennent pour trois Emf dans deux pays (Cameroun et Tchad). L’Afrique de l’Ouest est en tête de liste, avec 31 bailleurs de fonds et d’investissements.»
Dans la sous-région, les Emf prennent un tantinet conscience de leurs tares. Depuis 2016, ils s’inscrivent au fur et à mesure sur Itimac, question de jauger leur compétence et de se mettre à jour de la réglementation internationale. Pour la nouvelle édition d’Itimac qui se prépare, les dix meilleurs Emf seront primés.
Valgadine TONGA