1,2,3…9. Eh oui ! Le Stand-Up Party joue sa neuvième édition le 2 juin 2023 à Douala. Comme à chaque édition, la tête d’affiche est alléchante. L’immense Digbeu Cravate très aimé des Camerounais, sera la grande attraction de cette saison. Autour de lui, Oumar Mane (le plus Camerounais des Guinéens), Kromozom du Bénin, et les locaux Blaise Kalaba, Tagne Kondom, Frida Choco, Yannick Geufack, Sylvanie, et Markus, par ailleurs organisateur de l’évènement. Dans cet entretien, l’humoriste camerounais revient notamment sur les déboires de l’organisation, les liens avec Digbeu Cravate.
LVDK : Quelles sont les attentes de cette 9ème édition du Stand-Up Party?
Neuf ans ce n’est pas neuf jours. Et à chaque fois, jusqu’à la 9ème édition, le Stand-Up Party a toujours fait salle comble. Ce qui m’amène à dire qu’on ne devrait plus souffrir pour avoir les annonceurs. Un annonceur cherche une visibilité, et le Stand-Up Party a plus qu’une visibilité. La salle est toujours pleine à craquer, pourtant les tickets se vendent à 10.000 Fcfa et à 15.000 Fcfa. De plus, cette année le Stand-Up Party se tient à la Falaise Diamond à Bonanjo, une très belle salle. J’attends que le public vienne massivement parce que le Stand-Up Party a prouvé que ce n’est pas seulement un défilé des humoristes sur la scène, mais c’est la qualité du spectacle. Depuis quatre ans, nous avons ouvert le Stand-Up Party à l’internationale, c’est-à-dire que nous faisons venir les humoristes d’Afrique. Cette fois c’est Digbeu Cravate qui viendra. Nous avons reçu déjà Michel Gohou, Maréchal Zongo, Walfar Kayar, Phénomène l’Animal du Burkina Faso, Boukary… C’est énorme. Donc mes attentes c’est qu’on fasse le spectacle à guichet fermé. 10.000 Fcfa-15.000 Fcfa pour ce genre de spectacle, c’est vraiment donné.
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LVDK : Pour une première, l’immense Digbeu Cravate va se produire en one man show au Cameroun. Ça n’a pas été difficile de l’avoir ?
Digbeu Cravate est déjà arrivé au Cameroun, mais pas pour un one man show personnel. Il va jouer sur les planches du Stand-Up Party cette fois. On ne peut pas dire qu’il a été difficile à convaincre, parce que c’est un grand-frère qui a toujours apprécié ce que je fais. Petite parenthèse, la majorité des humoristes que j’ai déjà eu à inviter jusqu’ici sont Ivoiriens. On s’est connu pendant le Parlement du Rire. Donc j’ai commencé à tchatcher avec eux depuis. Pendant que j’invitais les autres, je précisais à Digbeu Cravate que son moment viendra, parce qu’il faudra qu’il m’accompagne aussi. Depuis deux ans, il sait qu’il sera avec nous en 2023. Résultat, quand il a reçu mon invitation, il a juste confirmé. Mais je crois aussi que c’est le feedback de ses compatriotes qui m’a facilité la tâche, parce que s’ils avaient été mal reçus, si leurs cachets avaient eu des problèmes de paiement et autres, le feedback aurait été négatif et Digbeu aurait hésité à venir. L’organisation s’arrange toujours pour que tout le monde soit bien traité. D’ailleurs vous connaissez que le Cameroun traite bien les étrangers, quand ils viennent positivement chez nous. Digbeu Cravate sera là et il sera bien traité comme tous les autres. Il faut préciser qu’en termes de one man show, Digbeu est très fort. Je vous le garantis. Vous allez le vivre. Comme on dit chez nous, «si tu vas chez ta belle-mère, ne demande pas que son visage est comment». Achetez le ticket et vous verrez la confirmation.
LVDK : Qu’est-ce qui vous motive encore à organiser le Stand-Up Party, quand on sait que les annonceurs ne soutiennent pas l’humour au Cameroun ? Et les coûts des billets d’avion, de l’hébergement, de la restauration, des visas et des cachets sont énormes.
C’est d’abord l’amour de l’humour, l’amour de nos héros dans l’ombre qui sont ces personnes qui achètent les tickets chaque fois pour remplir la salle. Les charges sont énormes c’est vrai. On ne s’en sort pas, même si les tickets varient entre 10.000 et 15.000 Fcfa. Le Stand-Up Party a fait ses preuves. Aujourd’hui on ne devrait plus souffrir pour l’organisation. A la limite, on devrait se reposer et être satisfait du travail abattu pendant 9 ans. Mais pour ces personnes qui aiment ce que nous faisons, nous continuons à bosser dur. Dieu avait détruit Sodome et Gomorrhe parce qu’il n’y avait aucun juste. Mais s’il y en avait un seul juste, il n’allait pas détruire. Pour un seul annonceur qui nous accompagne à chaque édition, nous ne pouvons pas abandonner. Les médias nous accompagnent, des mécènes. Ça compte beaucoup pour nous et nous allons maintenir le cap, en espérant que demain soit meilleur. Parfois quand tu attends, ça ne vient pas. Mais quand tu as beaucoup travaillé et que tu n’attends plus, ça tombe.
LVDK : Rendez-vous donc en juin…
Le 2 juin à la Falaise Diamond, je sais qu’on va faire le plein de la salle et que les gens vont vivre un bon spectacle, parce que le rire est une arme incontournable pour réduire les ennuis. Et les Camerounais s’ennuient énormément. Le rire est thérapeutique. Nous sommes des humoristes, nous ne pouvons apporter que ce nous savons bien faire, et le public nous encourage beaucoup.
Entretien avec Valgadine TONGA
