Pendant que dans d’autres secteurs d’activités, les responsables s’évertuent à alléger les effets néfastes du covid-19 sur les populations, Camwater continue à soumettre les consommateurs aux mêmes astreintes qu’en période normale.
« On sort d’un confinement de trois mois. Nous ne nous sommes pas encore remis financièrement, mais Camwater nous colle toujours des pénalités. Je ne comprends pas», s’exclame Clémentine Momha, désemparée à l’Agence Camwater à Bonapriso à Douala. Cette dame, en plus d’une facture de 12 460fcfa, doit payer une somme de 4500fcfa en guise de pénalités. Partie rencontrer le chef d’agence pour voir s’il est possible de lui enlever cette amende, elle a obtenu une fin de non recevoir.
Plusieurs clients de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) se trouvent dans la même situation. Chômage technique, baisse des activités, licenciement… sont quelques répercussions du covid sur la vie de Camerounais. Ce qui expliquerait le retard dans le paiement des factures. «Nous faisons déjà beaucoup d’efforts en venant payer avec ce retard», déclare Robert Yimga, logé dans une longue file d’attente, cache-nez au visage.
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Malgré la conjoncture actuelle due à la crise sanitaire, Camwater ne met pas la pédale douce sur les pénalités : amendes, le cas échéant, suspension du service de fourniture d’eau. Des pénalités déjà problématiques même en période ordinaire parce que ne répondant pas à la réglementation. Car, passé le délai d’une journée pour non paiement de facture selon la réglementation, le client est assujetti au paiement d’une somme de 1200fca en guise d’amende et non de 4500fcfa coutumièrement imposés d’emblée au lendemain de la date limite de payement. Et ce montant varie au fur et à mesure que s’amoncèlent les jours jusqu’à atteindre le summum de 4500fcfa. Malheureusement, ce n’est pas ce qui est appliqué par les responsables de Camwater qui exigent plutôt la somme optimale de 4500fcfa dès le premier jour. Vol, spoliation, les consommateurs ne tarissent pas de propos accusatoires. Nous avons tenté pendant des jours d’avoir les éclairages de cette société de service publique de l’eau potable, sans succès. Toutes nos nombreuses requêtes sont restées lettre morte.
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«Chez Eneo, on permet aux clients d’avancer une somme à leur convenance jusqu’à l’épuisement de leur dette envers l’entreprise. Un mode de paiement moins contraignant que celui de Camwater qui vous colle les pénalités chaque mois même après avoir amorcé le paiement de vos arriérés», déclare Clémentine. En cette période de pandémie de coronavirus où plusieurs ménages tirent le diable par la queue, Robert Yimga tempête : «Ils ne se soucient pas un tant soit peu de la souffrance des camerounais. Ils croient qu’en cette période si difficile nous prenons de l’argent où pour nous répondre encore de ses pénalités ?»
Félix ÉPEE