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Justice populaire au Cameroun : la Commission des Droits de l’Homme tire la sonnette d’alarme

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La Commission se dit préoccupée par la recrudescence de ce phénomène à travers le pays.

La justice populaire gagne du terrain. Pour le seul mois d’avril, trois cas ont été documentés par la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun. Ces cas sont signalés dans les régions septentrionales. Dans la nuit du 16 avril 2022, un conducteur de moto taxi, non identifié a arraché le téléphone d’un individu dans le quartier Domayo, dans la ville de Maroua.  Ce dernier  est rattrapé dans sa fuite. Il va tenter  de se défendre à l’aide d’un couteau. Il sera désarmé, arrêté, bastonné et aspergé au carburant avant d’être brûlé vif. Son corps sera récupéré plus tard par les membres de sa famille.

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Le 19 avril 2022 au quartier Djamboutou, dans la ville de Garoua, un jeune homme, d’une trentaine d’années, s’est emparé d’une motocyclette appartenant à un conducteur de moto en se servant d’une clé passepartout. Ayant pris la fuite avec son butin, il est rattrapé par une foule en furie au lieu-dit ancien marché de poisson. Puis traîné par des conducteurs de mototaxis sur près 500m jusqu’au lieudit ancien cimetière, où il est lapidé et brûlé vif.

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Vingt-quatre heures plus tard, dans la nuit du 20 au 21 avril dans le même quartier, trois individus soupçonnés de vol ou de tentative de vol échappent de justesse à la furie de la population qui s’apprêtait à les brûler vif. Ces derniers sont sauvés grâce à l’intervention des éléments du Commissariat du 3ème arrondissement de Garoua. Aussi convient-il de relever que de janvier 2021 à octobre de la même année, dix cas de justice populaire ont été officiellement enregistrés à travers le pays.

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Face à la recrudescence de la vindicte populaire au Cameroun, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun, à travers son président, James Mouangue Kobila exprime ses vives préoccupations. Le Professeur James Mouangue Kobila «condamne fermement ces pratiques d’un autre âge qui ne permet pas aux personnes soupçonnées d’avoir commis des infractions pénales d’être poursuivies et de répondre de leurs actes devant les juridictions compétentes comme il convient dans un Etat de droit, tout leur infligeant des peines barbares, constitutionnellement, légalement et internationalement illicites et disproportionnées au regard des faits qui leur sont imputés».

La Cdhc s’appuie sur les textes nationaux et internationaux, notamment la Constitution du 16 janvier 1996 en son préambule qui dispose que «toute personne a droit à la vie et à l’intégrité physique et morale. Elle doit être traitée en toute circonstance avec humanité. En aucun cas, elle ne peut  être soumise à la torture, à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants», le Code pénal en son article 275 qui «punit d’emprisonnement à vie, celui qui cause la mort à autrui».

La Commission recommande ainsi «à l’Etat et à toutes les organisations de la société civile de compiler et d’analyser toutes les données factuelles relatives à ce phénomène et lancer de vigoureuses campagnes sur toute l’étendue du territoire national pour prévenir ces actes de justice privée indignes d’une société civilisé

B.B.

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