Le député veut la tête de Joshua Osih Nabangui qu’il accuse de pactiser avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
Collusions avec le régime, comportements anti parti, rébellion…, autant d’accusations qui accablent le vice-président du Social democratic front, Joshua Osih Nabangui. Des accusations qui ont poussé le Comité exécutif régional du Sdf à se réunir en session extraordinaire le samedi 21 mars 2021, autour du président régional Hon. Jean Michel Nintcheu. La résolution qui sanctionne la rencontre et qui porte la signature de Nintcheu, déclare «l’auto exclusion» de Joshua Osih Nabangui du Sdf. Cette décision est apodictique selon J.M. Nintcheu, car «il y va de la survie du parti», justifie-t-il.
Le président régional du Sdf dénonce notamment «la gestion calamiteuse de la campagne de l’élection présidentielle de 2018 par l’Hon. Joshua Osih Nabangui ; sa participation à la cérémonie de prestation de serment du candidat du Rdpc ; la non production par ce dernier, d’un rapport complet (d’activités et financiers) de la gestion de l’élection présidentielle de 2018 ; la signature par le 1er Vice Président National, Député Wouri Centre, Joshua Osih Nabangui d’une pétition des députés Rdpc».
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Joint au téléphone par La Voix Du Koat, le politologue Pr. Eric Mathias Owona Nguini persiste et signe : «La note qui circule sur les réseaux sociaux est signée du président régional du Sdf pour le Littoral. Si le Sdf voulait exclure Joshua Osih, le président du Nec devait signer le communiqué, ou son mandataire, mais pas Nintcheu. Donc Osih n’a pas été exclu.»
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Selon l’article 16 des Statuts du parti, «les sanctions peuvent être prises par un parti au terme de procédure disciplinaire contre ses membres et selon tant de la gravité de l’acte répréhensible ainsi que des circonstances dans lesquelles il a été commis. Les sanctions peuvent revêtir une des formes ci-après : l’exclusion du parti, suspension du parti pour une période déterminée ; destruction des fonctions occupées.» Le Règlement sur la discipline des membres du Sdf est fort évocateur. «Tous les cas nécessitant l’application de l’article 8.2 des statuts du parti, doivent être débattus lors d’une réunion dûment convoquée du Comité exécutif concerné.» Un cadre du parti qui a requis l’anonymat nous confesse d’ailleurs qu’une structure inférieure peut donner le 8.2 à un membre du Nec. «L’honorable Ngwasiri, président de la cellule des conseillers avait eu le 8.2 du comité exécutif régional du nord-ouest. L’honorable Pierre Kwemo, 1er vice-président national du Sdf et 2ème vice-président de l’Assemblée nationale avait eu le 8.2 du comité exécutif régional de l’Ouest. Ces deux cas sont allés au Nec qui a confirmé», argumente notre interlocuteur.
Le Nec a dix jours pour confirmer ou rejeter la décision de J.M.Nintcheu. Si d’aventure le bureau national entérine la décision du Nec régional, Joshua Osih pourra toujours achever son mandat de député, car «il a été élu par le peuple. Il a reçu mandat du peuple et pas du parti», explique le Professeur Owona Nguini.
Valgadine TONGA