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Jacques Marcel Itiga : «Se conformer au respect des exigences du football professionnel »

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Chargé de Communication au Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc), il présente les contours et les mobiles du récent rapport publié sur les conditions sociales déplorables des footballeurs évoluant dans les championnats professionnels de Ligue 1 et Ligue 2.

Chargé de Communication au Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc), il présente les contours et les mobiles du récent rapport publié sur les conditions sociales déplorables des footballeurs évoluant dans les championnats professionnels de Ligue 1 et Ligue 2.

Qu’est-ce qui a guidé l’enquête et quel crédit peut-on accorder au rapport aujourd’hui querellé du Synafoc ?

Notre démarche fait suite aux plaintes répétées de nos syndiqués, qui saison après saison travaillent et vivent dans des conditions déplorables, lamentables et inacceptables. En effet, entre 2011, année de l’avènement du professionnalisme au Cameroun et aujourd’hui, les conditions de travail et de vie de nos footballeurs ne cessent de se dégrader. Nous avons plusieurs fois, dénoncé et attiré l’attention des uns et des autres sur ce sujet et même fait quelques propositions de solutions mais les autorités en charge de notre football nous ont à chaque fois répondu par un silence narquois. Vous savez certainement que grâce à l’assistance juridique du Synafoc, des joueurs réussissent à avoir gain de cause devant la Chambre nationale de résolution des litiges de la Fécafoot mais les décisions ne sont pas appliquées. Comment comprendre qu’un club soit condamné à payer un joueur depuis 2011 et 8 ans plus tard la Fécafoot ne fasse rien pour faire exécuter ladite décision ? Comment comprendre aussi que chaque fois qu’il y a une situation de crise à la Lfpc, à l’instar de la dernière, quasiment toutes les parties sont invitées à la table des négociations sauf le représentant des principaux acteurs que sont les joueurs ? Ce sont toutes ses raisons que nous assimilons au mépris, qui ont poussé le Synafoc à hausser le ton. Pour ce qui est de la crédibilité de notre rapport, nous disons simplement qu’il fait suite à une enquête minutieusement menée sur le terrain auprès des joueurs, des entraîneurs et autres encadreurs, mais aussi auprès de certains responsables administratifs de clubs qui eux également ont ras le bol de la situation. Maintenant comme toute œuvre humaine, notre rapport peut contenir quelques imperfections mais pas de nature à remettre en cause, le fond et la qualité de son contenu. Lire aussi :Professionnalisation : le coup franc direct du Synafoc

Pourtant il y a des présidents de clubs, aux rangs desquels Pierre Batamack qui estiment que ce rapport ne repose sur aucun élément probant et objectif…

C’est de la pure diversion. Et le Président d’Avion Fc est coutumier du fait. Tous ce qui côtoient ou vivent avec les footballeurs connaissent parfaitement leur traitement salarial. L’insolvabilité quasi généralisée des clubs est connue de tous. Au Cameroun, les clubs dits professionnels ne payent pas les joueurs. Notre rapport s’est limité sur deux saisons mais nous aurions pu l’étendre sur 5 voir 6 saisons. Et croyez moi le résultat serait ahurissant. Le Messager est un journal sérieux je vous mets au défi, allez y mener votre petite enquête sur le sujet et vous verrez. Franchement, arrêtons la distraction et ensemble cherchons des solutions.

Entre difficulté de se nourrir, se loger, se soigner et bâtir une famille grâce à l’activité qu’ils ont choisie, les footballeurs de Ligue 1 et Ligue 2 tirant le diable par la queue, accusent des mois d’arriérés de salaire. Le tableau noir de cet « esclavage moderne » est peint par le Syndicat national des footballeurs camerounais dans un rapport. « La situation est désastreuse », s’est indigné Gérémie Njitap, président du Synafoc, avant d’ajouter que : « Nous avons reçu des appels de joueurs ayant de graves problèmes pour nourrir leurs enfants. C’est choquant ! En plus ces joueurs non rémunérés sont également vulnérables aux approches des truqueurs de matchs »
Un match de football professionnel.

Faut-il considérer l’opération « stades morts » annoncée sur toute l’étendue du territoire par certains joueurs comme une victoire de votre syndicat ?

Une victoire ? Non. Le Synafoc ne criera victoire que le jour où chaque footballeur et chaque footballeuse évoluant au Cameroun travaillera dans des conditions qui riment avec le professionnalisme et vivra décemment de son talent. Ceci étant, nous n’en sommes pas encore à l’opération « stades morts ». Nous espérons que nos autorités prendront les mesures qui s’imposent, car pour le Synafoc et ses syndiqués, la grève n’est que l’ultime recours lorsque toutes les autres voies ont échoué. Mais, croyez-moi, si rien n’est fait, les footballeurs iront jusqu’au bout de leur logique.

Qu’attendez-vous concrètement de la Fédération internationale de football association (Fifa) et la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) à qui vous avez envoyé des copies de ce rapport ?

Nous attendons que ces institutions prennent leurs responsabilités et demandent aux clubs de respecter leurs engagements vis-à-vis des joueurs. Vous savez, le Synafoc enseigne aux joueurs à se comporter en professionnels et à respecter les contrats qu’ils signent. Nous attendons donc le même comportement professionnel des clubs. À quoi sert par exemple la Chambre nationale de résolution des litiges de la Fécafoot si les décisions prises par cet organe juridictionnel du football camerounais ne sont pas appliquées ? Nous attendons donc qu’à l’image du cas Bamboutos, la Fifa et la Caf somment la Fécafoot afin que celle-ci oblige les clubs à se conformer au respect des exigences minimales édictées par le contrat du footballeur professionnel.

Où en êtes-vous avec l’application des clauses de la Convention Minsep/Cnps/Fecafoot/Synafoc et les Associations de corps de métiers du football signée en 2013 ?

Vous faites bien d’évoquer cette fameuse convention. Une belle initiative qui malheureusement pourrie dans les tiroirs à cause du boycott des présidents de clubs qui n’en veulent pas. À ce jour, aucune des clauses de ladite convention n’est respectée. Aucun joueur à ce jour n’est affilié à la Cnps. En rappel, pour accompagner le processus de professionnalisation de notre football, l’Etat s’était engagé pendant 4 ans à verser des subventions aux clubs. Subventions qui devaient exclusivement participer aux payements des salaires de 23 joueurs et 2 encadreurs par club. Depuis, le gouvernement a régulièrement versé ces subventions mais saison après saison, les joueurs continuent d’accuser plusieurs mois d’arriérés de salaires.

Que répondez-vous à ceux des présidents de clubs qui estiment que le Synafoc est passé maître dans l’art de l’indignation sélective ?

Ce n’est pas vrai et même pas possible pour le Synafoc de faire de l’indignation sélective, car pour nous comme pour la FIFPro nous ne faisons aucune différence entre nos membres. Nos membres ont droit aux mêmes traitements et accompagnements indifféremment du club, de la religion et de l’ethnie. Faire de l’indignation sélective reviendrait donc à dire que nous préférons certains de nos membres au détriment des autres.

Source Le Messager

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