C’est le pari que se donnent des acteurs et entrepreneurs culturels de la zone Cemac à travers le projet baptisé « La Route de l’artiste en Afrique centrale ». Le kick-off de ce projet a été lancé lundi 24 octobre 2022, à l’hôtel Prince de Galles à Douala.
En matière d’intégration, l’Afrique de l’Ouest est le maître, l’Afrique Centrale l’élève. Circuler en Afrique Centrale nécessite un visa, très onéreux selon les pays. Les populations de l’Afrique de l’Ouest n’ont pas besoin de visa pour circuler. C’est dans ce contexte que naît Raac, entendre La Route de l’artiste en Afrique Centrale. C’est un projet citoyen, qui vise au travers de la culture, à tordre le coup aux barrières géographiques, épistémologiques et culturelles. Car en réalité, de l’esprit des porteurs du projet : « Nous sommes un même peuple, une même personne.» Les membres de Raac ont présenté l’essence du concept à la presse, le lundi 25 octobre 2022 à Douala.
L’équipe de Raac est conscient de que les festivals ont du mal à faire tourner les professionnels et les équipes artistiques, même du voisinage, les billets d’avion étant hors de prix en Afrique Centrale. Conséquent, les créations artistiques, pourtant de qualité, ne durent que le temps de quelques dates ponctuelles dans un même pays. Pour Raac, la route est la voie de contournement. L’Espace Culturel YARO (Congo-Brazza) en partenariat avec les structures Our Children our Future (Cameroun) et le Réseau Culturel et Artistique pour la Formation et la Francophonie (Tchad), met en place le projet la Route de l’artiste en Afrique centrale (Raac).
Galop d’essai
Concrètement, le projet Raac est prévu pour durer 18 mois (septembre 2022- mars 2024). Il permettra de valoriser la circulation par route en créant, en amont, les outils et les moyens de visibilité et de renseignement des acteurs culturels en quête de diffusion et d’accès aux marchés artistiques. Le projet partira de la réalisation d’une cartographie à deux volets : des acteurs culturels et, des routes transfrontalières avec les informations nécessaires pour assurer une circulation à moindre coût des professionnels, des créateurs et de leurs produits en Afrique Centrale. Il posera aussi un acte majeur favorisant un meilleur impact de la circulation : l’ouverture d’un marché artistique en Afrique Centrale avec une forte incitation à la diffusion à travers les festivals et les espaces culturels des localités et villes de la sous-région.
Deux marchés, points de chute des équipes et des productions artistiques seront consolidés : le Festival NdjamVi au Tchad et le Festival N’sangu Ndji-Ndji au Congo-Brazzaville. En clair, le projet Raac comme le résume Mabiala Jean-Claver du Congo-Brazzaville, un des porteurs du projet : « C’est un site internet, une cartographie des acteurs culturels et des circuits routiers en Afrique Centrale. C’est 50 bourses pour la diffusion et la circulation artistiques. La création et le renforcement des marchés de spectacles en Afrique en s’appuyant sur deux festivals : au nord NdjamVi au Tchad, au Sud N’sangu Ndji-Ndji au Congo. »
Raac veut en gros, renforcer la visibilité des artistes et des autres professionnels de la culture d’Afrique Centrale, et leur inciter à l’usage de la route pour une meilleure diffusion de leurs produits dans la sous-région. Rendez-vous dans 18 mois pour la phase évaluative de Raac.
Cheikh Malcolm Radykhal EPANDA
