Le Fonds des nations unies pour la population (Unfpa) vient de lancer un vaste programme d’assistance aux femmes et filles déplacées internes.
Douala IVème. L’esplanade de la sous-préfecture grouille de monde cette matinée du mercredi 23 décembre 2020. Les filles et les mères assises sous des chapiteaux sont les élues du jour. Le Fonds des nations unies pour la population (Unfpa) a choisi de leur témoigner son soutien. Ces récipiendaires font partie des déplacées de la crise sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au Cameroun. Elles sont nombreuses à avoir été accueillies par leurs compatriotes à Bonabéri, dans l’arrondissement de Douala IV. Ce n’est donc pas anodin si la première étape du projet de l’Unfpa a choisi cette commune.
Sous-vêtements, savons de ménage, pagne coton, serviettes hygiéniques, pate dentifrice, gel hydro-alcoolique, masque de protection… font partie du «kit de dignité» offert à chacune des 250 déplacées dans la commune de Douala IV. «L’objectif du projet c’est d’offrir des services intégrés, de prévention et de réponse à la violence basée sur le genre, mais aussi de pouvoir tenir compte du fait que nous opérons dans un contexte affecté par la pandémie. Donc avec le projet, c’est la prévention et la réponse à la violence avec toute la batterie de services de sensibilisation, de santé mentale et psychosociale, la prise en charge médicale, mais aussi d’accompagner ses femmes et jeunes filles à se réinsérer dans leur communauté, tout en regagnant leur dignité après avoir passé ces horribles moments de violences», explique Siti Batoul, représentante de Unfpa Cameroun. Et de préciser que l’Unfpa «travaille sur les violences basées sur le genre, mais aussi pour s’assurer que, dans ce contexte humanitaire, les femmes accouchent dans les conditions décentes qui les préservent des décès maternels et toute autre forme de morbidité. Dans le projet, on identifie les besoins, on forme des personnes au niveau des communautés et des formations sanitaires à pouvoir détecter et accompagner les femmes et jeunes filles affectées par les violences basées sur le genre.»
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Pas moins de 183 503 personnes déplacées à l’intérieur du pays et membres des communautés d’accueil sont ciblées pour avoir accès à des services intégrés de lutte contre la violence basée sur le genre. Le projet qui s’étend sur dix huit mois va s’établir dans quatre régions : le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, l’Ouest et le Littoral. Justement dans le Littoral, les arrondissements de Douala III et Douala IV sont concernés. Grâce à ce projet, 80 prestataires de services de 20 établissements de santé, y compris leurs maternités dans les districts de santé ciblés bénéficieront du renforcement des capacités en matière de prévention et de contrôle des infections ainsi que de la fourniture de matériels et d’équipements pour la lutte contre les infections –en particulier la protection individuelle équipement (EPI), kits de santé reproductive d’urgence pour la gestion des viols-.
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L’initiative fait partie d’un projet de réponse humanitaire financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Unfpa, avec la collaboration du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille. Pour le délégué régional Elisabeth Dikouta, «c’est un projet qui vient en lutte contre les violences faites aux femmes, en tenant compte du contexte actuel relatif à la lutte contre la covid. D’où le kit de dignité. C’est la première étape de tout un projet qui sera mis en œuvre. La deuxième phase qui arrive dans les prochains jours leur permettra de mener une activité génératrice de revenus. Nous saluons cette initiative du Fonds des Nations unies pour la population, qui est un accompagnement de l’action gouvernementale. Nous avons identifié 250 déplacés internes dans Douala IV et 25 familles camerounaises qui accueillent ces femmes et jeunes filles déplacées internes.»
La cérémonie était présidée par le Chef de Cabinet du gouverneur du Littoral, Pierre Marcel Bile.
Valgadine TONGA