Ils dénoncent depuis trois semaines la centralisation du traitement des dossiers de déclarations douanières, l’absence d’une base de taxation, la non-application des directives en vigueur du ministre des Finances.
Réunis au sein du Collectif des Déclarants en douane du Cameroun, les déclarants en douane exerçant sur les places portuaires de Kribi et Douala sont en grève depuis près d’une vingtaine de jours. Un mouvement d’humeur qui paralyse depuis ces trois semaines, les opérations de déclaration des marchandises au port de Douala et de Kribi. Cette situation entraîne de ce fait un engorgement des conteneurs au Port de Douala-Bonabéri et au Port de Kribi; les recettes douanières enregistrent un manque à gagner de plus de deux milliards Fcfa/Jour ; soit environ près de 30 milliards Fcfa de pertes, selon le Collectif. Qui se réunit chaque soir pour faire le point du mouvement.
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Le président du Collectif Dechateau Kamdoum, fait savoir tout de même qu’«une minorité assure le service minimum des sorties des conteneurs des médicaments pharmaceutiques, des produits pétroliers et des marchandises en transition. Aussi, sur aval du Collectif, les service minimum assure la sortie des conteneurs stationnés depuis janvier et mars du fait des difficultés de dédouanement des importateurs.»
Le Collectif des Déclarants en douane du Cameroun agissant en lieu et place des importateurs dénonce l’hypercentralisation différée du traitement des dossiers de déclarations à Yaoundé. Le Collectif estime que le Directeur général des douanes rame à contre-courant de la politique de décentralisation prônée par l’Etat. Edwin Nuvaga Fongod a instauré la centralisation du traitement des dossiers de déclarations douanières. Ce qui entraîne une double voire une triple intervention malgré les traitements déjà effectués par les administrations des douanes compétentes des ports de Douala et de Kribi. L’absence d’une base de taxation qui cause une augmentation vertigineuse des coûts de dédouanement. Et qui est répercuté aux consommateurs sur le prix de revient. C’est le panier de la ménagère qui trinque. La non-application des directives en vigueur. Il s’agit des instructions élaborées par le ministère des Finances à l’instar des dispositions de la circulaire N°007/MinfI/DGD du 11 janvier 2022 précisant les modalités d’application des dispositions douanières et la note de service ; de la circulaire N°058/Minfi/DGD du 15 mars 2017 rappelant certaines dispositions relatives aux contrôles après enlèvement.
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Les grévistes justifient ainsi leur mouvement d’humeur par la recrudescence des alertes et blocages; le non-respect des valeurs résiduelles objet de la Loi des finances 2021, la non-application des instructions ministérielles relatives au montant du fret maritime; le non-respect du protocole d’Accord Douane-CDA ; les perceptions indues à l’instar des frais du Travail Extra Légal (TEL) pourtant déjà perçus au niveau des déclarations. Aussi dénoncent-ils la mission Halcomi qui ne se limite plus à son rôle de traque des marchandises prohibées. «Au mépris de la réglementation, la mission Halcomi joue le rôle des bureaux de première ligne tout en extorquant les importateurs», précisent les grévistes.
Les déclarants en douanes, mandataires des importateurs ne ferment pas la porte à toute négociation notamment pour l’exonération par les administrations portuaires des pénalités entraînées par le mouvement d’humeur.
Blanchard BIHEL
