Journaliste au service sport à la Crtv, Fon Echekiye doit répondre à une convocation au Sed, le 28 mars 2017.
Journaliste d’expression anglophone pour le média public la Crtv, Fon Echekiye est attendu mardi 28 mars 2017 au service judiciaire de la gendarmerie nationale situé au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed). La Cameroon radio and television a reçu une convocation le 24 mars 2017, signé de Kaole Serge, lieutenant-colonel chargé d’études à la Direction centrale de la coordination et chef du service central des recherches judiciaires à la gendarmerie nationale à Yaoundé.
Il précise dans sa correspondance : «NB : Je dis bien le 28 mars 2017 à 9 heures précises. En cas de défaillance», poursuit le Lieutenant-colonel, Fon Echekiye «sera contraint par tous les moyens de droits aux dispositions de l’article 92 du Code de procédure pénale.» L’alinéa b dudit article dispose : «La personne convoquée est tenue de comparaître et de déposer; si elle ne comparaît pas, l’officier de police judiciaire en informe le Procureur de la République qui peut décerner contre elle mandat d’amener. Cette personne est conduite devant ce magistrat.»
Pas évident pour l’heure de donner les raisons de son interpellation. Nous avons essayé de le joindre mais son téléphone est comme déconnecté. Selon la cantonade, c’est pour une affaire de droit commun que le célèbre journaliste serait inquiété, notamment une escroquerie d’un joueur à hauteur de 5 millions Fcfa. D’autres pensent au contraire que sa convocation a un lien avec la crise anglophone. C’est que, les interpellations et les convocations intervenant dans le cadre du problème anglophone se succèdent. L’officier Kaole Serge est généralement l’émetteur de la convocation. C’est lui qui a convoqué le magistrat hors hiérarchie Ayah Paul Abine. Interpellé le 21 janvier 2017, l’avocat général à la Cour suprême est depuis lors incarcéré dans une cellule du Sed. C’est encore Kaole Serge qui a convoqué l’ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun, Me Akere Muna. Après plus de trois heures d’audition, le vendredi 24 mars courant, l’ancien vice-président de Transparency International est reparti libre, quoique avec six chefs d’accusation sur le dos. «Hostilité contre la patrie, apologie du terrorisme, sécession, révolution, insurrection et atteinte à la sécurité de l’Etat». Quelle sera la suite de l’enquête préliminaire ? Le Bâtonnier Me Ngnié Kamga explique dans les colonnes de Mutations de lundi 27 mars 2017 que la décision viendra du commissaire du gouvernement. Qui décidera si l’affaire doit être classée sans suite ou pas.
Valgadine TONGA