Prévu pour 21 heures, le spectacle du chanteur congolais a commencé à 2h du matin pour s’achever 1h30 plus tard, devant des fans furieux.
«Remboursez ! », crie le public ce samedi 21 décembre à l’hôtel Rabinga (ancien Pullman) à Douala. Assis dans la pénombre du jardin de cet établissement hôtelier, les spectateurs ne laissent pas à celui qui a la tâche d’annoncer l’arrivée de l’artiste, la possibilité de placer un seul mot. La colère se propage telle une traînée de poudre. Il y a bien de quoi.
Le concert est un flop. Censé se produire à 21 heures, Ferré Gola arrive au petit matin, à 2heures. Un comportement qui nourrit l’ire des spectateurs. Ils ont déboursé chacun 50 000 Fcfa pour être du rendez-vous. Le roi de la rumba congolaise se fond en excuses devant les fans, niet. La pillule ne passe pas. La technique enfonce le clou. Le son est de mauvaise qualité, jonché de grésillements. L’artiste est un tantinet déstabilisé. Ensuite, les 1h30 de spectacle sont ternes. Pas d’applaudissements. Le public a l’air épuisé par les longues heures d’attente. Le cœur n’y est plus.
Amateurisme
Les voix s’élèvent dans la salle pour dénoncer les promesses non tenues de l’organisation. C’est notamment le cas du package compris dans le billet de 50.000, qui donnait droit au spectacle et à la bouffe. « Vous avez prévu un buffet, où est-il?», s’exclament quelques voix. Personne pour répondre aux préoccupations du public. Le Gabonais Gaël Owono Essono, PDG de Shaking Africa, promoteur de l’événement est porté disparu. Ses téléphones ne passent plus, nous dit-on.
Ça sentait déjà le roussi dès le départ. Annoncé au Cameroun jeudi 18 décembre, jour où il était supposé rencontrer la presse en prélude à l’événement, «Le Padre» n’est pas là. A quelques heures de la conférence, les membres de l’équipe d’organisation ajournent la rencontre. Ils expliquent à la presse que des places étaient réservées pour un vol en provenance de Brazzaville pour Ferré Gola et ses musiciens mais les billets d’avion n’avaient pas été payés par le promoteur. La compagnie a été obligée de céder les places à d’autres clients dans le besoin.
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Un autre moyen de contournement via Lomé est opté. Ferré Gola arrive finalement au Cameroun plutôt le vendredi 21 décembre à 11 heures, date de son premier spectacle à Yaoundé. Le promoteur est buté à un autre problème d’organisation. L’avion de l’artiste a atterri à Douala. Son équipe et lui sont contraints de prendre la route pour Yaoundé où ils jouent le même jour à 21 heures. Le temps est trop court. Les heures comptées. Impossible de respecter les horaires prévus et de revenir sur Douala pour jouer le lendemain à la même heure.
La conférence de presse reprogrammée pour le samedi 22 décembre à 16 heures est avortée puisqu’aucun responsable de Shaking Africa n’est présent. Mais aucun journaliste n’est informé de son annulation. Une nouvelle leur parvient des heures après d’attendre l’heure du concert pour en assurer la couverture. Encore une fois les organisateurs affichent leurs insuffisances. Les journalistes ne sont même pas autorisés d’interviewer l’artiste à la fin du spectacle. De l’amateurisme dans toute sa laideur.
Félix ÉPEE