La recommandation a été faite au terme des deux jours de l’atelier Multi acteurs sur les enjeux du secteur minier dans les aires d’intérêt de conservation.
Renforcer la surveillance et la répression des activités minières illégales ; promouvoir des pratiques minières durables et la restauration des sites dégradés ; sensibiliser les communautés et améliorer la gouvernance des ressources naturelles ; encourager des alternatives économiques pour réduire la dépendance à l’EMAPE (l’Exploitation minière artisanale et à petite échelle). Voilà les recommandations faites par les parties prenantes de l’atelier Multi acteurs sur les enjeux du secteur minier dans les aires d’intérêt de conservation du Septentrion. Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Renforcement de l’engagement des Acteurs Locaux dans la Gouvernance des Ressources Naturelles dans le Septentrion Cameroun ».
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Les travaux des 8 et 9 mai 2025 dans la ville de Ngaoundéré avaient pour but de présenter aux différents acteurs, les résultats des trois études parmi lesquelles : la cartographie de l’exploitation minière et impacts sur la faune sauvage dans les aires d’intérêt de conservation du septentrion Camerounais et ; L’importance socioéconomique de l’EMAPE pour les communautés riveraines des aires d’intérêt pour la conservation des régions de l’Adamaoua et du Nord Cameroun. Le projet porté par l’organisation Forêts et Développement rural (Foder) démontre à suffire de l’urgence de réguler l’Emape dans les aires protégées, pour la sauvegarde de la biodiversité.
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Selon les différentes études, «97 % des enquêtés estiment que l’EMAPE provoque la disparition d’espèces animales, et 63 % soulignent les dangers des trous miniers non refermés. Si rien n’est fait, c’est près d’un hectare sur onze de l’arrondissement de Garoua 1er qui sera dégradé. Un signal d’alarme qui appelle à une mobilisation immédiate pour sauver les terres, protéger les moyens de vie et préserver l’avenir de toute une population. À l’horizon 2040, la superficie minière des zones clés de biodiversité (Zcb) de Tchabal Mbabo pourrait atteindre 110 hectares, soit l’équivalent de plusieurs corridors écologiques critiques. Cette pression grandissante risque de fragmenter les habitats, perturber les cycles de reproduction et accentuer le risque d’extinction locale d’espèces emblématiques. Face à cette trajectoire, une stratégie de protection stricte, appuyée par des mécanismes de régulation et des actions de plaidoyer, est essentielle pour préserver l’intégrité écologique de cette zone unique », prévient le rapport du Foder.
Les autorités et les artisans miniers reconnaissent les impacts négatifs de l’EMAPE, au rang desquels, le déboisement, la disparition d’espèces, la pollution. De plus, la propension de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle favorise la destruction d’habitats par les éléphants, hippopotames, les lions. Il s’impose donc d’implémenter les recommandations ayant censuré l’atelier, afin de conserver ce qui reste de la biodiversité.
Valgadine TONGA