Les autorités administratives et traditionnelles qui se font du beurre via l’exploitation forestière illégale ou le braconnage sont dans la ligne de mire du ministre de l’Administration territoriale.
Atanga Nji a adressé en date du 21 mars 2019 une note aux gouverneurs, préfets et sous-préfets. Objet : «Implication des chefs traditionnels dans l’exploitation forestière illégale et le braconnage». Le ministre de l’Administration territoriale écrit : «Mon attention a été attirée par le ministre des Forêts et de la Faune sur les collusions et les indélicatesses multiformes impliquant de nombreux chefs traditionnels, des élites, voire des autorités administratives dans les activités d’exploitation forestière illégale et de braconnage.»
Sans mettre les gants, Atanga Nji prescrit aux destinataires de vite mettre sur pied en lui faisant part des «procédures disciplinaires et/ou pénales à l’encontre de tout contrevenant.» Ils sont également invités à prendre en main les agents commis aux contrôles forestiers et fauniques.
Lire aussi :Gestion forestière : L’accès au bois légal fait problème
Dans un rapport de Forêts et développement rural (Foder) portant sur la systématisation de la corruption dans le secteur des forêts et de la faune au Cameroun, il est clairement démontré que l’exploitation forestière illégale est renforcée par la corruption. L’étude révèle d’ailleurs que 82% des acteurs du secteur sont impliqués dans les actes de corruption. En fait, la corruption dans le secteur des forêts et de la faune cause un gros manque à gagner pour les recettes de l’Etat. L’étude sur l’Eipc (Evaluation de l’indice de perception de la corruption) 2017 situe la perte à 2.232.000.000Fcfa par an. La sortie du ministre de l’Administration territoriale arrive donc à point nommé.
Valgadine TONGA