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Examens officiels au Cameroun : il faudra désormais valider toutes les matières pour réussir, même sans enseignants

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La décision de la ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga est critiquée, quand on sait qu’il y a des écoles au Cameroun sans enseignants.

La communication de la ministre des Enseignements secondaires (Minesec) à l’endroit de l’OBC et du DECC fait déjà jaser. La ministre Pauline Nalova Lyonga Egbe leur donne de nouvelles instructions. Pour réussir au Baccalauréat et au Probatoire, le Minesec indique que l’élève doit avoir non seulement, une moyenne générale de 10/20, mais surtout une moyenne de 10/20 au premier groupe. Le document précise : « Il n’y a plus de délibérations ». Cas de figure donné dans le document : si un candidat en série A obtient 10 en philosophie, 10 en anglais, 10 en deuxième langue, 10 en littérature, 10 en langue, 10 en mathématiques, le candidat réussit car il a une moyenne au premier groupe et 10 en toutes ces matières. En clair, s’il advienne que le candidat ait de fortes notes dans certaines matières et une note en deçà de 10 dans une seule matière, alors il aura échoué. Pour le Bepc, « le candidat doit avoir au moins 10/20 avec obligatoirement la moyenne en maths, Pct, Svt, anglais, français, info et histoire pour réussir ».

Pour plusieurs parents comme Célestin Evouna, il « s’agit d’un sérieux aveu d’échec de madame la ministre Nalova. Elle confirme que depuis des années, elle met sur le marché de l’emploi, des élèves formés au rabais. Quelles mesures a-t-elle prise pour qu’à l’échelle nationale, un enseignement de qualité soit servi aux élèves afin qu’ils soient ne serait-ce que passables dans toutes les matières ? » En tant qu’enseignant, Malcom Radykhal Epanda estime que cette mesure peut relever le niveau lamentable des élèves : «C’est une mesure normale qui n’est d’ailleurs pas nouvelle, parce que plusieurs ministres ont eu à prendre des mesures beaucoup plus drastiques pour redonner à notre éducation son éclat, et promouvoir l’élite. Vous avez eu l’ancien ministre Adamou Ndam Njoya, Mbella Mbappe et le dernier en date le ministre Pr Joseph Owona. Qui, en 2002, avait pris une mesure forte en exigeant la moyenne de 10 au Baccalauréat. Cette année-là, le taux d’échec était tellement élevé que Rfi en avait fait écho. Le taux de réussite national était de 12%. On avait beau critiqué le ministre Owona cette année, mais son travail avait été salué et les élèves qui avaient eu le Bac se réjouissaient de l’avoir mérité. Cette mesure rentre dans le cadre de l’excellence et du mérite parce qu’aujourd’hui, on observe une forte baisse du niveau des enfants,  un désintérêt même de l’école. Cette mesure salutaire est un rappel à l’ordre. »

Secrétaire d’arrondissement Douala III du Syndicat national autonome de l’enseignement secondaire (Snaes), Pleg de philosophie au lycée bilingue de Nylon Brazzaville, Raoul Lemopi Tsasse pense que la décision de la ministre est à « pleurer ». Il explique : « Tous les élèves ne partent pas sur le même pied d’égalité. Je me trouve actuellement à Tokombéré dans l’Extrême-Nord. J’étais au Lycée de Tokombéré, les enseignants sont absents dans presque toutes les matières. Il n’y a pas de professeurs de français ni d’anglais, pourtant ce sont des matières de premier groupe. Comment demander 10 à un enfant qui n’a pas d’enseignants ? Est-ce que la ministre a pris le soin de fournir des salles de classe aux enfants ? Est-ce qu’elle a fourni des enseignants à tous les élèves ? J’étais aussi à Yagoua. Les enfants s’asseyent sur des planches pour suivre des cours dispensés par des vacataires sans qualification. On ne peut pas mettre tous les élèves du Cameroun sur le même starting-block. C’est une mesure à dénoncer avec la dernière énergie. Les parents doivent savoir ce qui se passe. »

Lire aussi :Raoul Lemopi Tsasse : Baccalauréat A 2021 : «On assiste à un génocide intellectuel»  

Avec les nombreuses plaintes des enseignants du collectif Ots (On a trop supporté) qui conduisent chaque année à des séries de grèves, il faudrait un miracle pour relever le niveau des élèves camerounais. Encore faut-il souligner que ces amendements ne concernent que le sous-système francophone. Dans le sous-système anglophone où l’élève a la possibilité de choisir ses matières, rien n’a changé.

Valgadine TONGA

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