Élections SNJC Littoral : un scrutin sous haute suspicion à la veille du vote
Alors que les élections régionales du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), section Littoral, doivent se tenir demain, le processus électoral est gravement entaché par une série de manquements qui compromettent sa crédibilité. À quelques heures du scrutin, le flou persiste autour d’éléments essentiels du dispositif électoral, au point de susciter de légitimes interrogations sur l’intention réelle des organisateurs.
L’un des fondements de toute élection crédible est la publication, en temps utile, de la liste des électeurs. Or, dans le cas du SNJC Littoral, cette liste reste désespérément invisible. Les journalistes appelés à voter ignorent toujours s’ils sont inscrits, tandis que certains soupçonnent déjà des inscriptions sélectives ou frauduleuses. Ce silence autour du fichier électoral s’apparente à une violation flagrante des principes élémentaires de transparence.
Autre anomalie : aucune validation officielle des candidatures n’a été annoncée à la veille de l’élection. Les postulants sont ainsi tenus dans un flou stratégique qui les empêche de faire campagne, de communiquer leurs projets ou même de s’assurer qu’ils seront effectivement éligibles. Cette absence de clarté alimente le soupçon d’une tentative d’écarter certains profils jugés dérangeants pour l’establishment.
Face à ces dysfonctionnements manifestes, le Bureau exécutif national du SNJC reste d’un silence assourdissant. Ni communiqué officiel, ni rappel à l’ordre, ni mesure corrective : l’institution censée garantir la régularité du processus électoral se contente d’observer, au mieux, ou cautionne, au pire, cette dérive antidémocratique. Ce mutisme compromet sérieusement la crédibilité du syndicat, déjà fragilisé par des divisions internes.
Pire encore, à moins de 24 heures du scrutin, le lieu même de vote reste inconnu des électeurs. Une situation inédite, presque surréaliste, qui témoigne soit d’une impréparation abyssale, soit d’une volonté délibérée d’opacité. Comment garantir un vote libre, sécurisé et inclusif si les membres ne savent ni où ni comment voter ?
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Tous ces éléments réunis laissent planer une lourde suspicion : le scrutin est-il pipé d’avance ? Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer une orchestration destinée à favoriser un candidat imposé dans l’ombre, avec pour objectif de verrouiller l’appareil syndical au profit d’un clan. L’absence de transparence, de règles claires et de communication officielle nourrit cette hypothèse inquiétante.
Dans ce climat délétère, un nom revient avec insistance : celui du journaliste Didier Ndengue. Perçu comme un électron libre, engagé pour un SNJC plus combatif et indépendant, il semble déranger. Plusieurs sources évoquent des tentatives de l’écarter par tous les moyens, y compris la non-validation silencieuse de sa candidature. Une stratégie de musellement, si elle se confirme, constituerait une grave atteinte à la démocratie syndicale.
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En l’état actuel des choses, les élections du SNJC Littoral risquent de déboucher sur une crise de légitimité. Sans liste électorale, sans validation des candidatures, sans lieu de vote défini, et sans prise de parole du Bureau exécutif national, ce scrutin pourrait bien être contesté, voire annulé. Et avec lui, la fragile crédibilité d’un syndicat qui peine à incarner les valeurs de rigueur, de justice et d’engagement qu’il revendique. À qui profite ce chaos organisé ? La question reste entière.
Pierre Laverdure OMBANG
