Au centre des débats qui ont commencé ce mercredi 21 août 2019, la prise en compte de l’approche genre dans la couverture des prochaines échéances électorales.
Extrême-Nord, Adamaoua, Nord-Ouest, Sud-Ouest…les femmes journalistes sont venues de tous les quatre coins du Cameroun pour échanger sur leurs plumes pendant les prochaines élections locales au Cameroun. Du 21 au 23 août 2019 à Yaoundé, les amazones de l’information travailleront autour de «la prise en compte de l’approche genre dans la couverture médiatique des élections municipales et législatives au Cameroun».
Dans son allocution d’ouverture des travaux ce mercredi 21 août, le représentant du ministre de la Communication, Félix Zogo affirme que «sur le terrain politique, le Cameroun a fait des progrès notoires en ce qui concerne la participation des femmes. 25 à 56 femmes députés titulaires sur les 186 sièges que compte l’Assemblée nationale», la Responsable communication et relations publiques au ministère de la Communication émet un bémol. Patience Fule-Buang Elango précise qu’au terme des élections législatives et municipales de 2013, il y a eu 56 députés, mais aujourd’hui, on ne compte plus que 55 députés dû au décès en 2018 de l’honorable Samba Mariama. «S’agissant des femmes maires, elles sont officiellement 28 sur les 360 communes. Mais après la mort de Motaze, Foning, Rosette Mboutchouang… elles ont été remplacées par des hommes. Ketcha Courtès a quitté la mairie de Bangangté et a été remplacée par un homme. Aucune disposition du Code électoral n’indique qu’en cas de décès d’une élue locale, elle est remplacée par une autre femme. Vous les femmes journalistes devrez faire du bruit pour que ça change.»
Président du Conseil électoral, Enow Abrams Egbe espère «qu’avec la synergie et beaucoup d’efforts, on va atteindre l’objectif, qui est 50/50 de participation des femmes et des hommes. Cet objectif peut être atteint si tout le monde se met au travail. Je sais que les femmes ont la capacité de s’organiser. Ce n’est plus pour applaudir les autres, il faut qu’elles s’applaudissent elles-mêmes.»

Maire de la commune d’Akom II, Elise Mballa Meka est partie de sa longue expérience de la défense des droits des femmes pour inciter les séminaristes à s’engager en politique. «La parité est un concept d’égalité inscrit dans la Constitution. Vous les femmes journalistes devrez également postuler en politique. Il nous faut des femmes journalistes à l’Assemblée nationale, dans les mairies. Les femmes ont les cœurs de lions. Nous pouvons», a-t-elle conclu.
Ce séminaire soutenu par l’ambassade des Usa intervient un an après la création de l’Afmec. C’était en 2018, lors du précédent symposium de renforcement des capacités des femmes des medias sur la couverture des élections au Cameroun et création de la fédération des associations des femmes des médias. Comme l’a rappelé Becky Bissong, Coordonnatrice nationale de l’Afmec, le présent symposium vise notamment à Inciter les femmes des médias à avoir un intérêt dans le reportage des questions liées à la politique, et lors des élections législatives et municipales ; renforcer leurs capacités sur les codes d’éthique liées à la profession, sensibiliser les femmes des médias sur leurs rôles à assurer une couverture médiatique sur les questions de genre.
Valgadine TONGA