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Religion: L’Eglise évangélique à l’épreuve des tribus

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L’Eglise évangélique du Cameroun, en abrégé Eec a tenu le 22 avril 2017 à N’Gaoundéré dans la région de l’Adamaoua, son synode, à l’issue de laquelle le pasteur Jean Samuel Hendje Toya, secrétaire général du bureau sortant a été élu comme le nouveau président pour un mandat de 5 ans. Il était face à Richard Priso Moungolè  qui lui était vice-président pasteur. Mais le nouveau président n’a pas eu le temps de savourer sa victoire, un conflit tribal a été soulevé une semaine plus tard par une dizaine de chefs Sawa, parlant au nom du Ngondo. Ces derniers estiment que selon un consensus de l’Eec, la présidence devait être tournante entre trois grands groupes ethniques que sont les Sawa, les Bamilékés et les Bamoun.

C’est en 1951 que l'autorité administrative accorde à l'Eglise Evangélique du Cameroun naissante la personnalité civile et juridique. La présidence a été
Roland Tsapi.

Après le pasteur Fochivé qui était un Bamoun, lui a succédé Isaac Batomen Henga un Bamiliké, et c’était le tour des Sawa cette fois.  C’est en prévision de cela que Richard Priso Moungolè  aurait été placé auprès de Batomen comme son vice-président, question de l’habituer aux rouages de la gestion, avant de prendre les choses en mains. Mais le moment venu, « la direction sortante a pris la très lourde et couteuse responsabilité d’imposer ses propres vues », pour citer les termes contenue dans la déclaration du Ngondo, qui annonce par ailleurs le schisme du peuple Sawa de l’Eglise évangélique du Cameroun.

«La révolution du palais»

Faisons un tour en arrière pour mieux comprendre ce qui se passe. C’est en 1951 que l’autorité administrative accorde à l’Eglise Evangélique du Cameroun naissante la personnalité civile et juridique par décision du 29 Mars 1951.  En 1956 à Foumban, la pastorale camerounaise et quelques Anciens d’Eglise adressent une demande d’autonomie à la Commission Synodale. La demande est, par la suite, transmise à Paris. Entre temps, la Commission Synodale Générale se tient, toujours à Foumban, du 1er au 03 Août. C’est au cours de ces assises qu’intervient  ce qu’ils appellent ” la révolution du palais “.  L’autonomie est accordée et ainsi nait l’Eglise Evangélique du Cameroun. Elle devient visible avec des repères (stations et lieux de culte, œuvres de témoignage), des ressources humaines (pasteurs et laïcs, personnel des œuvres, mouvements…)

Depuis cette date, la présidence a été tour à tour occupée par Paul Jocki  de 57 à 62 soit 5 ans, Elie Mondjo de 62 à 77 soit 16 ans,  Dr. Jean Kotto de 77 à 87 soit 10 ans, Moise Lamère de 87 à 92 soit 5 ans, Charles Emmanuel Njike de 92 à 99, Joseph Fochive de 99 jusqu’en 2007. Il faut préciser qu’il meurt en poste deux ans avant la fin de son deuxième mandat, mandat qu’achève Isaac Batomen qui est resté e poste de 2007 à 2017, soit 10 ans. Jean Samuel Hendje Toya, qui est la pomme de discorde, est là depuis le 22 avril 2017.

C’est en 1951 que l'autorité administrative accorde à l'Eglise Evangélique du Cameroun naissante la personnalité civile et juridique. La présidence a été
Rev. Jean Samuel Hendje Toya

L’identité Bamiléké

A l’analyse, le problème de tribu se pose à deux niveaux. Pourquoi trois tribus seulement ont le droit de postuler pour la présidence, alors que l’église est implantée sur tout le territoire et qu’on y retrouve des pasteurs de toutes les tribus ? D’après certaines explications obtenues, la raison serait à chercher dans l’hospitalité qu’auraient accordée les seuls chefs de ces trois tribus aux précurseurs de  l’église évangélique à leur arrivée, en leur octroyant des terres pour s’installer. Est-ce suffisant pour se partager seul le pouvoir, alors que l’Eglise est réputée être universelle ?  Difficile de le dire, mais il est facile de constater que le ver est dans le fruit depuis le début.

Le deuxième niveau de tribalisation  est à chercher dans la « sawaïté », de Jean Samuel Hendje Toya, si vous me permettez l’expression. Dans le fond, le Ngondo ne reconnait pas le nouveau président, qui serait natif du village Moya dans l’arrondissement de Ndobian, département du Nkam, comme un fils Sawa, et pour cause. Il serait originaire du Ndé donc Bamiléké, et son village, d’ailleurs limitrophe avec le Ndé ne se serait retrouvé dans le Nkam qu’à la faveur des divisions administratives, et le fait qu’il soit aujourd’hui considéré comme un Yabassien  ne fait pas de lui un Sawa. Que va-t-il se passer donc ? Soit Hendje Toya, dont l’une de ses publications est  intitulée Ecole et éthique Chrétienne, assume son mandat et les Sawa quittent, soit il s’en va et la paix revient à la maison. Mais on n’en est pas encore là. Un conseil synodal général extraordinaire est convoqué ce  mercredi à Douala pour  trouver une issue.

Vivement que la paix revienne, si c’est la même Bible que tout le monde lit, où l’épitre de Paul à Galates, chapitre 3 verset 28 dit : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes Un en Jésus-Christ. » D’où vient-il qu’on parle de tribu dans l’église ?

Roland TSAPI, Journaliste

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