Dans sa sortie, à la faveur de cette commémoration, le président de la Commission des droits de l’Homme du Cameroun, revient sur les violences persistantes sur les femmes et enfants.
Le 10 décembre 1948, les nations unies adoptaient la Déclaration universelle des Droits de l’homme (Dudh). 75 ans ont passé. Cette année, les nations unies ont voulu comme thématique, «Dignité, liberté et justice pour tous». Et au Cameroun, où en sommes-nous, dans l’applicabilité des résolutions de ces droits ?
Dans sa déclaration de circonstance, le président de la Commission des droits de l’Homme du Cameroun, le Professeur James Mouangue Kobila dénonce pour le regretter «la persistance des problèmes sécuritaires dans les Régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, caractérisées, entre autres par la récurrence des attaques des terroristes contre l’éducation ; 90 % des violences sexuelles exercées sur les enfants des deux sexes et en bas âge sont commises dans le cercle familial ou amical».
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Les violences dans les ménages et dans la société ainsi que l’épineux problème de la consommation des drogues et autres substances psychotropes en général, et en particulier par les jeunes, participent à la dégradation de la dignité humaine. «La consommation des drogues et autres substances psychotropes prend des proportions inquiétantes dans notre société et est, par conséquent, à l’origine de l’escalade de la violence tant entre les élèves qu’à l’encontre des enseignants en milieu scolaire», regrette James Mouangue Kobila. Qui reconnaît que l’Etat ne peut mener tout seul le combat de la préservation des droits de l’homme. C’est le cas en «matière de gestion des réfugiés et des déplacés internes.»
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La Commission appelle par ricochet les familles à offrir une meilleure éducation aux enfants, handicaps ou valides. Les autorités traditionnelles sont invités à «bannir les pratiques coutumières qui soutiennent et tolèrent la violence à l’égard des femmes, telles que les mauvais traitements infligés aux veuves, les mutilations génitales féminines.» Au gouvernement camerounais, la Commission l’exhorte à accélérer le processus d’adoption des politiques et de ratification des textes relatifs à : la nouvelle stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre pour la période 2020-2030 ; la mise en place de dispositifs d’assistance ou d’information en langue de signes dans les écoles, les établissements d’enseignements secondaires et supérieurs, les hôpitaux, les marchés ainsi que les espaces culturels et de loisirs…
Valgadine TONGA