Yaoundé vient d’accueillir les 05 et 06 octobre 2022, un atelier de partage d’expériences sur le suivi des Droits de l’Homme dans les activités des entreprises, et sur la participation des Etats aux négociations relatives au projet de traité des Nations Unies y afférents.
Silence, ici on fusionne les efforts ! Normal ! L’union fait la force. Pendant 48 heures, le président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (Cdhc), les représentants des institutions nationales des Droits de l’homme de l’espace francophone, les représentants des organisations de la société civile ont pris part à ces travaux d’échanges tenus à Yaoundé. L’Association francophone des commissions nationales des Droits de l’Homme (Afcndh) travaille en symbiose depuis la mise en place effective de la commission des droits de l’homme du Cameroun le 29 avril 2021.
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Sous son nouveau format, la Cdhc a permis l’organisation des ateliers de formation des membres et du personnel, de nombreuses rencontres se sont faites à l’étranger. Parmi ses membres, l’Afcndh a convié le Burkina Faso, la Côte ivoire, la France, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal. Tous des pays qui partagent avec le Cameroun des liens d’amitié solides, et la mutualisation des efforts.
Liberté syndicale
Le sujet de cet atelier est d’une importance capitale car il marque l’attachement à la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels, autant d’éléments indispensables pour garantir le développement durable de tous les Etats. Mieux, l’importance de la thématique des entreprises et des Droits de l’Homme repose sur le fait que chacun des Etats représentés au cours de l’atelier est en cours d’industrialisation, de travaux publics ou d’activités commerciales. «Les droits mis en péril par les activités des entreprises peuvent être de plusieurs ordres et de plusieurs générations. L’on peut citer le droit du travail, le droit à la sécurité au travail, le droit à l’intégrité physique et morale, le droit à la santé à la dignité humaine, la liberté syndicale, le droit au salaire et à une rémunération adéquate. Il convient également de relever les conséquences, sur divers droits économiques, de l’évasion fiscale des entreprises, ainsi que des pratiques de corruption qui privent les Etats des revenus qui leur auraient permis d’améliorer les conditions de vie de leurs populations», a expliqué le Pr James Mouangue Kobila, président de la Cdhc.
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Le choix de la Cdhc par l’Afcndh n’est pas un fait de hasard. Il résulte d’une combinaison de facteurs relatifs à l’engagement du Cameroun, d’exercer pleinement et plus efficacement les missions de promotion et protection des droits de l’homme dans les entreprises. En 2019, sur 917 allégations d’atteintes ou de violations des droits de l’Homme reçu par la Commission, 100 concernaient les entreprises, soit un taux global de 10,9 pour cent 41 de ces allégations étaient imputées aux entreprises publiques et 59 aux entreprises privées.
Herman MOULLY