Réunis ce lundi 10 juillet 2017 à Yaoundé, les artistes chanteurs du Cameroun ont validé de commun accord la fusion de la CMC et de la SOCAM.
Ça y est ! Les artistes chanteurs camerounais ont signé pour la fusion. En clair, la Cameroon music Corporation, CMC, va avaler la Société civile camerounaise de l’art musical, SOCAM. Les artistes étaient réunis ce lundi 10 juillet 2017 dans la grande salle du Djeuga Palace à Yaoundé. Plus de cent cinquante. Au menu de l’assise, la fusion CMC/SOCAM. Bien avant ce jour, il y avait le camp de la fusion et celui de la création d’une toute nouvelle société. Ce qui laissait entrevoir un débat houleux lors de la réunion. Que non ! Tout s’est passé dans une atmosphère conviviale. Les artistes ont dit oui à la fusion. Trois membres du Conseil d’administration de la CMC et trois membres de la SOCAM ont acté le document baptisé Signature du Projet de fusion entre la Cameroon music corporation et la Socam.
«La suite c’est la convocation de l’assemblée générale et la formation de la fusion. Nous avons proposé la date du 28 juillet 2017, en attendant l’avis du Minac, s’il veut repousser ou avancer la date. Le nouveau Conseil d’administration –qui élira le PCA- sera consensuel car il va tenir compte des deux sociétés qui ont signé la fusion. Il y a d’autres artistes qui n’étaient pas aucune société et qui ont intégré la fusion.», confie Sam Mbende. Il sera bientôt l’ancien PCA de la CMC, puisqu’il a martelé que «je ne suis pas candidat à ma propre succession.» Une décision que certains regrettent. «Je n’étais pas d’accord. Il fallait qu’il se représente. Je voulais au moins qu’il continue à gérer la transition», nous avoue Moni Bile.
Le profil du bon PCA
Qui sera le prochain PCA de la société de gestion collective des droits d’auteurs ? Bien malin qui peut y répondre en ce moment. On sait que sur la liste des candidatures, il y a Ben Decca, Ekambi Brillant, Marco Bella… Dans une interview accordée à www.lavoixdukoat.com en juin 2016, Sam Mbende taillait déjà le profil du nouveau PCA. «Les artistes de l’art musical doivent savoir ce qu’ils veulent. Il faut brosser le profil des administrateurs. Le fait de dire qu’on ne veut pas de telle personne alors qu’elle a des compétences n’est que de petits problèmes de jalousie. Il faut les oublier. On peut être très bon guitariste et ne rien connaître du tout dans les textes. Je le dis tout le temps et ils pensent que c’est une façon de les narguer. Que nenni ! Je suis juriste de formation, j’ai eu des bases en droit donc je suis apte à interpréter humblement les textes de droits. Et encore, je me suis spécialisé dans le domaine de la gestion collective des droits d’auteurs et j’ai complété cette formation par la gestion d’entreprise, cela a été fait dans le but d’aider mes confrères. Pour être administrateur au sein de quelle que structure que ce soit, il faut s’interroger sur comment analyser un bilan, comment interprète-t-on les instruments financiers, les brouillards, le rapprochement avec les comptes bancaires… C’est un peu ça le débat qui a lieu lors des conseils d’administration.» Il poursuivait ainsi : «Dans un conseil d’administration de société de gestion collective, on ne va pas jouer de la musique, on ne parle pas de musique, mais des droits que génèrent nos créations. Il y a nuance. Vous ne voyez pas Johnny Halliday au conseil d’administration de la Sacem. Ce ne sont pas Pascal Obispo, Jean-Jacques Goldman, pourtant ce sont eux qui génèrent plus de redevances. Au Canada ce ne sont pas les artistes comme Céline Dion qui sont au conseil d’administration mais d’autres artistes, d’autres auteurs qui ne sont pas nécessairement connus mais qui ont pour travail d’apprendre le droit et la gestion collective du droit d’auteurs. Ils se mettent simplement au service des autres ayant-droits. Chacun doit reconnaître sa place. On peut être un très bon auteur-compositeur mais être un piètre administrateur.»
Valgadine TONGA