Médecin gynécologue et tradipraticien, Emmanuel Nkwetta prône l’importance de cette médecine très souvent traitée en mouton noir.
Selon l’Oms, 90% des populations rurales et urbaines ont recours à la médecine traditionnelle en Afrique. Les scientifiques s’entendent pour dire que la nature a doté l’Afrique en général et le Cameroun en particulier d’un énorme potentiel pour soigner ses populations.
Seulement la médecine traditionnelle souffre d’un manque de reconnaissance et a du mal à se faire accepter par les tenants de la médecine moderne et des institutions internationales. Une méfiance que tente de démystifier le Dr Emmanuel Nkwetta. Selon ce tradi-praticien et gynécologue exerçant en Allemagne, la médecine moderne et la médecine traditionnelle ne sont pas incompatibles. Ce dernier se sert des deux modes de médecine pour soigner ses patients au quotidien. Face à la presse mercredi, 14 septembre 2022, le tradithérapeute assisté du Pr Ouba Razak, président du Syndicat national des tradipraticiens du Cameroun et Gertrude Téguissa, Kinésithérapeute a tenu à montrer l’importance de la médecine traditionnelle dans la vie quotidienne. «Je suis tradipraticien depuis maintenant 24 ans, et gynécologue en même temps. J’ai noté que la médecine traditionnelle est très importante. Il y a des situations où on ne trouve pas la guérison à l’hôpital. Dans ce cas, vous devez faire recours à la médecine traditionnelle. En Afrique et au Cameroun en particulier, nous négligeons cet aspect, et on voit des gens qui souffrent des jours, des mois, des années sans trouver la guérison. Pourtant il suffit de contacter un tradipraticien ou un pasteur qui peut avoir la solution», indique-t-il. «Si vous allez à l’hôpital et que vous ne trouvez pas satisfaction, faites recours à la médecine traditionnelle ou à un pasteur pour des prières. Ce n’est pas toutes les maladies qui se soignent à l’hôpital».
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D’ailleurs, la médecine traditionnelle a montré ses preuves lors de la riposte contre la pandémie du covid-19. Les breuvages développés par les tradi-praticiens ont permis au Cameroun de mieux faire face à cette pandémie. Elle a réussi à attirer les faveurs des autorités nationales et des institutions internationales notamment l’Oms qui semble avoir pris conscience de l’importance de cette médecine.
Dans les rangs des tradipraticiens, l’on croise les doigts en attendant la promulgation par le président de la République de la loi créant l’Ordre nationale de la médecine traditionnelle africaine a annoncé, Pr Ouba Razak, président du Syndicat national des tradipraticiens du Cameroun. Le dossier est sur la table du président de la République. On attend.
Blanchard BIHEL