Le Cameroun en partenariat avec la Banque africaine de développement, a présenté le document à Yaoundé, le 17 décembre 2019.
Le Cameroun s’est lancé à travers un plan directeur routier de 2006-2015, dans une vision stratégique de planification et de programmation de ses investissements. Au terme de cette décennie pionnière, le ministère des Travaux publics a recommandé une évaluation de ce Plan directeur routier de 2006, afin d’en tirer des enseignements pour orienter au mieux les prochaines interventions.
L’objectif de ces études étant de mettre à la disposition des administrations sectorielles et des décideurs camerounais un nouveau plan directeur routier 2020-2035, beaucoup plus amélioré, digeste et actualisé, qui corrige à la fois toutes les imperfections du plan précédent. Il s’agissait pour cela d’évaluer le niveau de mise en œuvre du Plan directeur routier 2006, au moyen des indicateurs définis dans ledit document ;d’établir les perspectives sur l’économie nationale à moyen terme ; d’analyser l’évolution des allocations des ressources disponibles dans le secteur routier ; de quantifier les besoins en construction et en entretien du réseau routier national.
Analyses du plan 2006
Avec un réseau routier national qui affiche un total 23 294 km de routes, avec seulement 5197 km de routes bitumés, contre 18 097 km de routes en terre, le travail reste encore titanesque à plusieurs titres. D’autant plus que, l’évaluation des projets programmés dans le Plan directeur routier de 2006 pour les deux périodes d’analyse de 2006-2015 et de 2016-2025, affiche un taux de réalisation de 104% en terme de linéaire, y compris les projets en cours de réalisation. Soit 5449 km réalisés sur les 5240 km programmés. Le coût de ces travaux s’élève à 349% du montant du programme de 2006, soit 3 787,5 milliards de FCFA, sur les 1 086 milliards du programme. Ce qui fixe à 3,35 fois le montant du coût moyen des travaux réalisés, par rapport au montant moyen programmé dans le Plan de 2006, soit 695 millions FCFA le coût moyen au km, contre 207 millions initialement programmé.
Pour les projets routiers achevés dans le plan de 2006, le taux est de 31% en termes de linéaire de route, soit 1622 km achevés sur les 5240 km du programme d’intervention 2006-2015. Le coût de ces travaux se chiffre à 71% du montant initial, soit 768,6 milliards de FCFA, sur les 1086 milliards programmés, pour un coût moyen de travaux réalisés qui s’élève à 2,29 fois le montant moyen dudit programme. Il en ressort donc de ces analyses que, l’ensemble des projets routiers en cours de construction représente un linéaire de 3827 km, pour 3018,9 milliards, avec un coût moyen de 789 millions au Km. Un ratio de 2,78 en termes de montant d’interventions réalisées.
Les conclusions du plan 2006
De la synthèse de ces données économiques, qui tiennent compte de la conjoncture, il en ressort que le programme d’investissement du plan directeur routier 2006 est globalement réalisé, malgré la faiblesse des taux d’exécution des budgets. Ce qui ne favorise pas pleinement la préservation du patrimoine routier au Cameroun. Surtout que les budgets annuels alloués au Fonds routier pour l’entretien des routes se situent seulement entre 51% et 67% des besoins exprimés dans le plan 2006.
Les perspectives 2020-2035
Au regard des analyses et de tous les enseignements tirés du précédent plan directeur routier du Cameroun, sur la période 2006-2015, il en ressort les perspectives ci-après, pour l’horizon2020-2035 : le bitumage prioritaire de l’ensemble des routes nationales du Cameroun à l’horizon 2035, le bitumage prioritaire des routes reliant les chefs-lieux de départements aux chefs-lieux de régions, ainsi qu’aux routes nationales, la construction de 300 à 500 km supplémentaires d’autoroutes par rapport à celles en cours actuellement, avec un accent particulier à mettre sur les agglomérations urbaines, sur le développement des routes communales et sur le désenclavement des zones agricoles et touristiques.
Le plan 2020-2035 prévoit la réalisation des interventions sur les routes nationales à hauteur de 3 649,2 milliards de FCFA sur un linéaire de 6380 km. Celles sur les routes régionales sont de l’ordre de 1 224,8 milliards pour 2779 km.Quant aux routes communales l’intervention est de 727 milliards pour 161 550 km, avec un coût moyen de 4,5 millions FCFA/km. La réalisation des routes de contournement des grandes villes du pays, à hauteur de 1 148,6 milliards sur 198 km.Et la création de nouvelles autoroutes pour 468,9 milliards, pour ne citer que celles-là. Le tout pour un total linéaire de 9240 km, pour un investissement globalde 5 373,1 milliards de FCFA.
Le cap étant ainsi fixé, il revient donc au Mintp, qui est l’ingénieur de l’Etat, d’implémenter cette vision stratégique du gouvernement camerounais, qui veut non seulement accélérer la croissance économique du pays, mais également promouvoir la libre circulation des biens et des personnes. Ainsi s’est engagé le ministre Emmanuel Nganou Djoumessi, lors de la clôture de cet important séminaire-atelier sur la vulgarisation du nouveau plan directeur routier du Cameroun, sur l’horizon 2020-2035, aux côtés des experts de la Banque africaine de développement.
Samuel BONDJOCK
