75% des produits cosmétiques présents sur le marché camerounais sont issus de la contrefaçon et de la contrebande.
L’affirmation a retenti telle une foudre dans la tête des journalistes. «Les importations frauduleuses et la contrebande des produits cosmétiques sur le marché camerounais sont importantes. 75% des produits cosmétiques sur le marché sont de nature frauduleuse ou de contrebande.» Ali Awada, Directeur exécutif de l’entreprise Lana Bio Cosmetics, fait cette déclaration ce mercredi 17 juillet 2019 à Douala, lors de la visite de travail du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle Issa Tchiroma Bakary. Il est clair, suggère Ali Awada au ministre, qu’il faille tout mettre en œuvre pour changer la donne. Il y va de l’intérêt des consommateurs et du Cameroun. Cette fraude «met à risque les recettes fiscales et douanières du pays et la santé des consommateurs. C’est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter, et qui limite nos capacités de productions, et les possibilités de l’emploi et de la création d’emplois dans notre industrie», argumente le Directeur.
C’est sans doute pour surplomber le trou causer dans ses finances par la contrefaçon que Labo Bio Cosmetics a diversifié ses activités. Dans son usine de production située à Bonabéri, elle fabrique les matériaux plastiques. On a par exemple les bouilloires, les seaux, les chaises, les bassines, les bidons. Le ministre a promis au Directeur de s’entretenir autour de la question avec son homologue du ministère du Commerce. Il faut que «nous combinions nos efforts pour alléger leurs difficultés et faire en sorte qu’ils agrandissent leur usine. Aujourd’hui ils tournent pendant 8h, mais ils sont prêts à tourner H-24, ce qui les amènera à ajouter deux autres équipes. Ils sont 500 employés permanents aujourd’hui, ça passera à 1500, ce qui contribuera à créer la richesse et les emplois», tranche Issa Tchiroma.

Le ministre a mis le cap par la suite sur le Centre de formation professionnelle d’excellence, Cfpe, à Ndokoti. «Ce centre renforce les capacités des jeunes Camerounais dans le domaine de l’entreprenariat. Nous voulons former la prochaine génération de professionnels, parce que ce sont ces jeunes qui vont impulser le développement de l’Afrique et du Cameroun», explique Mona Ahmed, Business development manager-Africa. Une belle initiative, qui cadre avec les objectifs du gouvernement, confirme le ministre : «Ce type de formation est non seulement important, mais indispensable. Nous avons de centaines de millier de Camerounais bien éduqués mais qui ne trouvent pas d’emploi, juste par manque de compétence. Ici, on les forme à être des manageurs. Leur formation ici leur permet d’être facilement recruter plus tard, et même de s’auto-employer.»
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Amorcée le 16 juillet 2019, la visite de travail du ministre s’achève ce 19 juillet, avec la descente dans d’autres structures. Dans sa liste, Doual’Air, Sogea Satom, Medcem, Biopharma, Alpicam, Intelcia.
Valgadine TONGA