Des efforts sont faits par les pouvoirs publics pour la socialisation des personnes aveugles au Cameroun. Mais on est encore loin du compte. A l’occasion de la journée mondiale du braille célébrée ce 4 décembre, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun appel à plus d’engagements.
Faible taux d’enseignants spécialisés et qualifiés dans les écoles publiques inclusives ; manque de manuels scolaires et de documents officiels en braille ; faible prise en compte de signalisations en braille et sous des formats faciles à lire et à comprendre dans les espaces bâtis et/ou ouverts au public ainsi que sur les produits de consommation et produits pharmaceutiques. Ce tableau que présente la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun est loin d’être flatteur. De plus, dans sa déclaration faite à l’occasion de la journée mondiale du braille qui se célèbre ce 4 janvier2024, le président de la Commission, Pr James Mouangue Kobila, dénonce également « les attitudes négatives de certains parents qui, par honte du handicap de leurs enfants, refusent de les inscrire à l’école ou abandonnent l’encadrement scolaire et social de leurs enfants aveugles à des Centres privés d’accueil et de formation spécialisés, sans le moindre suivi ».
La Cdhc plaide pour une adaptation du système éducatif. « La Commission recommande au gouvernement de prendre des mesures pour garantir l’accès à l’éducation de base ainsi que la gratuité de l’enseignement primaire pour tous, spécifiquement pour les enfants aveugles… Ceci à travers la construction et l’équipement d’écoles maternelles publiques spécialisées dans l’apprentissage du braille, de la lecture et de l’arithmétique par les enfants aveugles ; le recrutement, la formation et le déploiement dans toutes les écoles inclusives et dans les centres spécialisés des enseignants formés en braille », lit-on dans la déclaration du président.
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La Commission reconnait que le gouvernement prouve tout de même sa flexibilité sur le sujet. D’ailleurs, le président professeur James Mouangue Kobila se félicite des réactions des administrations publiques « aux recommandations formulées à leur attention dans sa déclaration à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du braille du 4 janvier 2023, notamment celles du ministère de l’Enseignement supérieur, du ministère des Affaires sociales, du ministère de l’Habitat et du Développement urbain, ainsi que du ministère des Arts et de la Culture ».
Le combat de la Commission consiste aussi à vulgariser les outils et les matériels didactiques de braille, et amener les populations à dédramatiser le handicap visuel. « Une personne aveugle peut vivre comme tout le monde, moyennant quelques adaptations ».
Daniel NDING
