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Belles lettres : la spoliation d’œuvres d’art camerounais ‘‘Derrière le sourire du masque’’

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Joseph Mbarga signe son premier roman avec un sujet fort d’actualité et d’intérêt, relatif à la destruction de la  mémoire collective des peuples africains.

Plus qu’un récit imagé, Derrière le sourire du masque est empreint de réalité, de sujets brulants à travers l’Afrique et le monde : l’accaparement du patrimoine culturel des peuples africains en général et camerounais en particulier. Dans l’ouvrage, le village nommé Babonas est au centre de l’histoire. Un village en proie à la spoliation de ses œuvres d’art et de culte, qui atterrissent dans les musées européens. Comme le déplore l’un des personnages centraux du roman, avec le vol de leur artéfacts, «les Babonas seront alors un peuple définitivement dépourvu de son âme. Aujourd’hui encore boiteux, demain la communauté sera estropiée, ayant perdu les supports lui permettant de rester debout dans le monde». Que faire quand les peuples eux-mêmes se muent en prévaricateurs ?

A travers de beaux dialogues, des personnages captivants et pleins de ressources, Joseph Mbarga enchaîne les intrigues, et accroche le lecteur. Il sait très bien quand et comment ouvrir la boite à secrets. Un réalisateur qui sait humer les histoires juteuses pourrait adapter ce roman au cinéma. Surtout que dans le roman, le présent et le futur font corps, certes avec quelques flashbacks.

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Pour toujours coller au présent, le roman argumente sur l’importance de l’intelligence artificielle dans la valorisation et la protection des objets d’art et de culte d’Afrique. «…la réalité virtuelle ou l’impression 3D pourraient permettre aux passionnés de l’art africain de le découvrir et de l’étudier au travers de visites virtuelles, des expériences d’objets connectés ou de reproductions industrielles d’artéfacts en trois dimensions

Avec ‘‘Derrière le sourire du masque’’, Joseph Mbarga a gravi les échelons à vitesse V. L’auteur des recueils ‘‘La Faim ne justifie pas les moyens’’, ‘‘Le Vieil homme est amer’’…a acéré sa plume, mûri ses recherches, exploité ses connaissances, développé son imagination. Ce premier roman respire la fouille, des voyages, la documentation. Chaque domaine évoqué, même les plus techniques, est maîtrisé à souhait, très bien narré. De quoi susciter l’admiration.  472 pages parcourues, sans donner une occasion de lassitude au lecteur.

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Le roman révèle aussi le côté pudique de l’auteur. Soit il est pudique, soit il n’aime pas beaucoup l’amour. L’auteur se contient toujours de décrire tout acte sexuel. Il peut rapprocher sensuellement les personnages, mais  une fois le premier  regard échangé, l’auteur se débine. Le lecteur doit chaque fois se faire son propre film s’il veut aller loin dans son imagination.

Avec ‘‘Derrière le sourire du masque’’, petit Joseph Mbarga est devenu grand.

Valgadine TONGA

Derrière le sourire du masque, Joseph Mbarga, Editions Proximité novembre 2021, 472Pges.

 

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