Si l’Angleterre a fait preuve d’une plus grande justesse technique (80% de passes réussies contre 61%) et s’est imposée logiquement face au Cameroun (3-0), il reste vrai que le monde a assisté à une rencontre hachée par de nombreux cas d’arbitrage vidéo.
La scène est poignante et terrible à la fois. Nous sommes à la 49e minute d’Angleterre-Cameroun. Les Lionnes sont menées au score (0-2). Nchout Njoya Ajara est en larmes sur le terrain, elle refuse de reprendre le jeu. L’arbitre de la rencontre Qin Liang vient de refuser le but de la réduction d’écart pour les Lionnes, inscrit par l’attaquante de Valerenga. Aboudi Onguéné, qui avait réalisé la passe décisive, était hors-jeu, de quelques centimètres tout au plus, pour un bout de pied qui traînait. C’est la VAR qui a permis de détecter ce hors-jeu. Un vrai psychodrame pour les joueuses d’Alain Djeumfa, qui se pensaient déjà victimes de décisions inéquitables depuis le début de la rencontre voire même depuis le début de la compétition. Pendant plus de deux minutes, Nchout est venue sur le bord de touche hurler son désespoir, face à cette décision arbitrale.
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Au moment du coup de sifflet de l’arbitre pour annuler le but, les joueuses du banc camerounais sont sorties d’un seul bond. Le sélectionneur camerounais s’est aussitôt chargé de consoler ses joueuses dégoûtées par ce fait de jeu. Alors que les Anglaises auraient pu jouer et inscrire un but, le jeu a été arrêté par la dame en noir, la Chinoise Qin Liang, policière à la ville. Il reprendra quelques instants plus tard, après plusieurs instants de palabres entre les joueuses, l’encadrement camerounais et l’arbitre. Moins de 10 minutes plus tard, les Anglaises inscrivent le 3e but… Un nouveau crève-cœur pour la sélection du Cameroun, poignardée par cette maudite VAR.
L’Afrique au rang des premières victimes
Les nations africaines ne sont pas les seules à pester contre la VAR. Martina Voss-Tecklenburg, coach de l’Allemagne, n’apprécie pas et le fait savoir: « Les nombreuses interruptions sont émotionnellement difficiles. Peut-être qu’on va arriver à un processus où tout va aller un peu plus vite, la communication et la décision ». Une de ses joueuses, Alexandra Popp, goûte peu aux coupures engendrées par le recours à l’assistance vidéo après les deux premiers buts allemands contre le Nigeria hier, en 8e de finale. Et qu’en dit la Fifa? Pierluigi Collina, patron de l’arbitrage de la Fédération internationale de football, s’est dit à la fin de la phase des poules « très heureux que la VAR ait très bien fonctionné jusqu’à présent ». Mais le célèbre chauve a toutefois admis « que quelques erreurs ont été commises ». « Bien que ce soit quelque chose compréhensible, cela n’aurait pas dû arriver, et je le regrette ». Sans dévoiler toutefois à quels matches il faisait référence.
Daniel NDING