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AccueilAndré Mama Fouda : un «médecin» dans la clinique des scandales

André Mama Fouda : un «médecin» dans la clinique des scandales

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Ingénieur du Génie civil, celui qui a été parachuté au ministère de la Santé publique en 2007 par décret présidentiel est allé de frasques en frasques. Entre le vol du bébé de Vanessa Tchatchou, la mort tragique de Monique Koumateke, les vols de millions de Fcfa à répétition à son domicile, l’homme traîne des casseroles retentissantes. Chronique d’un magistère jonché de maladies et de pandémies.

C’est l’histoire d’un destin forcé. Un rêve d’enfant que la nature n’a pas permis qu’il se réalise. Né le 24 juillet 1951 à Yaoundé dans le département du Mfoundi, André Mama Fouda avait certainement voulu bâtir toute sa carrière dans les Travaux publics. Lui qui est sorti ingénieur du génie civil, Travaux Publics et Bâtiments en juin 1974, de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé. C’est donc sur lui que le président Paul Biya porte son choix en 2007, en le débarquant de son poste de Dg de la Maetur, pour lui confier le portefeuille ministériel de la Santé publique. C’est le début d’une succession d’anomalies. L’une des actualités ayant secoué son mandat, c’est l’affaire Vanessa Tchatchou.

Ingénieur du Génie civil, celui qui a été parachuté au ministère de la Santé publique en 2007 par décret présidentiel est allé de frasques en frasques. Entre le vol du bébé de Vanessa Tchatchou, la mort tragique de Monique Koumateke, les vols de millions de Fcfa à répétition à son domicile, l’homme traîne des casseroles retentissantes. Chronique d’un magistère jonché de maladies et de pandémies.
André Mama Fouda.

Elle a 17 ans quand elle se retrouve sur le lit de l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso à Yaoundé, pour donner la vie à son premier enfant. Nous sommes le 20 août 2011. La douleur de l’accouchement n’est rien face à l’enfer qu’elle vivra après. Une fois venu au monde, le bébé est porté disparu. Pendant près de huit mois, Vanessa va réclamer le fruit de ses entrailles à l’hôpital, avant d’être éjectée comme une malpropre par le Directeur de la formation hospitalière d’alors, Doh Anderson. Si son instinct de mère crie au fond d’elle que son bébé est bien vivant, le ministre de la Santé publique (Minsante) martèle à qui veut l’entendre qu’il est mort et enterré à Nkoteng, comme pour légitimer la thèse de Jocelyne Alabi Ngbwa. Cette dame avait avoué, sans grande conviction pour le public, avoir volé le bébé, quelques heures après sa naissance, pour justifier une grossesse qu’elle annonçait à son conjoint. Plus gros encore, le bébé serait mort par la suite, et elle l’aurait enterré à Nkoteng. Sous la pression populaire, l’Etat annonce un test d’Adn sur le mort de Nkoteng, mais les analystes diront que c’est mission impossible à cause de l’état de décomposition avancée du corps. Au finish, Vanessa reste persuadée jusqu’à ce jour que son enfant vit quelque part, loin de sa chaleur maternelle ; Jocelyne Alabi Ngbwa s’est évadée de la prison centrale de Kondengui le 21 juillet 2018. Elle y séjournait depuis 2012. Ce scandale n’a pas freiné le vol de nouveaux nés dans les hôpitaux au Cameroun.

Inconscience professionnelle

Monique Koumateke au centre.

D’un scandale à un autre, nous voici à l’affaire Hélène Ngo Kana épouse Nlate Mfomo. Enceinte, ce membre du corps médical de l’hôpital général de Douala attendait d’accoucher. Elle va trouver la mort dans la nuit du 9 au 10 janvier 2016, dans ledit hôpital. Sa prise en charge n’aurait pas été effectuée à temps. Sans surprise, le rapport de   l’Ordre national des médecins du Cameroun conclue qu’elle a été victime d’erreur médicale, de négligence, d’incompétence et d’inconscience professionnelle. Cet autre drame n’aura pas raison du poste d’André Mama Fouda. Le samedi 11 mars 2016, bis repetitas. Monique Koumateke, âgée de 31 ans, porteuse d’une grossesse gémellaire meurt, sous le silence assourdissant du corps médical de l’hôpital Laquintinie à Douala. La famille avait confié à La Voix Du Koat : «Le médecin a fermé la porte à ma petite fille parce qu’il disait être fatigué. Encore que, avant de le voir sortir de son bureau, l’infirmière nous rabâchait qu’il n’est pas là.» Entre temps, Monique rend l’âme. Alors que la famille amène le corps à la morgue, «le croque-mort nous a expliqué qu’il faut d’abord une opération pour extraire les bébés qui bougent encore dans son ventre.» Devant l’indifférence des infirmières, Tacke Rose, la cousine de Monique, essaie de sauver la vie des jumeaux, à l’aide d’un bistouri. Elle éventre Monique et extrait les deux bébés, en plein air. Hélas ! Il est trop tard. Monique et ses deux bébés ont trépassé. La rue gronde. Sur la toile, la colère enfle. C’est alors que les ministres de la Santé publique, de la Communication et l’Ordre des médecins soutiendront, comme pour s’en laver les mains, que Monique est morte avant d’arriver à Laquintinie. Lire aussi :Affaire Koumateke : La famille crache sur le rapport de l’ordre des médecins

Cambriolages et incendie

Porte parole de la famille, Franck Célestin Mapoko s’était confié à La Voix Du Koat. «On dit que Koumateke Monique est décédée à Pk 14 alors qu’elle n’a jamais été examinée depuis Pk 14. Le médecin de Nylon affirme avoir constaté le décès et que, pendant le remplissage des modalités  pour la mise du corps à la morgue, nous avons fui avec le corps. Mais c’est grave ce qu’ils disent. Est-ce qu’on peut nous donner le nom du médecin qui a examiné Koumateke Monique à Nylon ? Et si elle était décédée avant Laquintinie pourquoi s’est-on arrêté au Camp Yabassi pour informer trois ou quatre personnes qu’on est en train de se rendre à l’hôpital parce qu’elle est malade ? C’est déplorable. Si on doute des propos de la famille, on peut au moins croire le croque-mort qui peut témoigner que les enfants bougeaient dans le ventre. C’est pourquoi il a crié ‘‘au secours’’. Afin de toucher la sensibilité du corps médical, il a même demandé qu’on lui donne deux infirmières pour l’opération. Mais elles sont restées de marbre

Quand ce ne sont pas des vols ou des morts, c’est des incendies au Minsanté ou des cambriolages au domicile du ministre. En 2015, l’énorme somme de 300 millions Fcfa est emportée de chez lui. 300millions cash chez un haut commis de l’Etat, le fait est devenu anodin. Il remet ça en juin 2016. Cette fois, c’est 500 millions Fcfa et des bijoux de valeur qui sont annoncés volés. En novembre 2017, le ministre ne révèle plus le montant emporté par les visiteurs.

S’il y a bien quelques secteurs où l’ingénieur Mama Fouda s’est égosillé, à sa manière, ce sont ceux du paludisme et de la poliomyélite. Avec la distribution de la Moustiquaire imprégnée à longue durée d’action (Milda), dès 2011, André Mama Fouda va enchaîner les déplacements dans les régions pour expliquer le bien-fondé de la Milda. Sur le terrain de la Poliomyélite, son engagement tenace à travers des campagnes de vaccination gratuite est mal perçu par des familles. Elles y voient un cadeau empoisonné pour leurs enfants. Et sollicitent à la place, des soins gratuits pour les nouveaux nés, des accouchements à moindre coûts… Ses détracteurs l’ont d’ailleurs baptisé, à tord ou à raison, « ministre en charge du paludisme et de la poliomyélite ». Ainsi a vécu André Mama Fouda au ministère de la Santé publique. Place, aujourd’hui à Manaouda Malachie. Pourra-t-il faire pire? Just wait and see.

Lire aussi :Cameroun : Paul Biya remanie le gouvernement

Valgadine TONGA

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