Ulcérés par les propos condescendants tenus samedi dernier par le président de la République de France à l’endroit du Chef de l’Etat, des Camerounais réunis au sein d’un mouvement anti-Emmanuel Macron, ont organisé une marche de protestation ce lundi 24 février 2020. Laquelle a débouché devant les services de l’ambassade de France à Yaoundé.
Intolérable, inacceptable, inconcevable, insupportable… les épithètes se bousculent au portillon pour exprimer l’indignation des Camerounais suite aux propos prononcés samedi 22 février 2020 au Salon de l’agriculture à Paris par Emmanuel Macron. Jaloux et fier de leur souveraineté et résolument attaché au respect des institutions qu’incarnent le président de la République du Cameroun, plus d’un demi milliers de personnes réunis au sein des « Patriotes indomptables », s’offusquent contre ce discours de colon tenu par le numéro 1 français à l’adresse de son homologue camerounais.
C’est pourquoi, en réponse à cette sortie pour le moins maladroit, des jeunes issus des associations des sept arrondissements de la ville de Yaoundé ont pris d’assaut les services de l’Ambassade de France ce lundi. Ils manifestent leurs ras-le-bol contre ceux qu’ils appellent le mépris d’Emmanuel Macron. Ils chantent et dansent au rythme des balafons pour démontrer qu’ils sont dans un pays souverain et que personne fusse-t-il président français, n’a le droit de s’attaquer à l’homme du 6 novembre 1982.
Patriarche et guide camerounais
« Nous sommes sortis parce que le président Emmanuel Macro a tenu des propos malveillants et couverts de mépris envers son excellence Paul Biya qui est celui qui incarne les institutions de la République du Cameroun. Il est notre patriarche et le guide camerounais. Mépriser le président Paul Biya s’est mépriser tout le peuple camerounais. Nous sommes là pour marquer notre indignation », explique le Coordonnateur national du collectif « Tous derrière Paul Biya », Mouhamadou Amidou. Lui qui rappelle que ce mouvement qui vise à protéger et à pérenniser l’image du président Paul Biya. « Aujourd’hui nous sommes là pour demander au président français Emmanuel Macron que, s’il ne fait pas un discours pour demander pardon, nous allons rester ici pendant au moins une semaine », ajoute-t-il. Maladresse diplomatique ou sortie foireuse et discourtoise ? Quel que soit le bout par lequel on prend le contenu des échanges entre le président de la République de France et l’activiste qui se dit camerounais, il y a un grand manque d’élégance.
Costume de dictateur
En faisant étalage dans toute sa laideur, du complexe de colonisateur sur le colonisé, Emmanuel Macron rappelle de triste mémoire, l’attitude de l’administrateur des colonies, vêtu d’un costume de dictateur, donnant à un quidam, sur la voie publique, des leçons de gouvernance managériale, au chef d’État, président de la République Paul Biya du Cameroun. En rappel, ces manifestations sont encadrées par les forces de l’ordre. Pas de gaz lacrymogènes, des camions anti-émeute et des matraques. On peut lire sur les pancartes : « Soutien sans faille aux institutions républicaines et à celui qui les incarne, S.E. Paul Biya. » Ou encore « France, pourquoi portes-tu atteinte à mon futur en permettant le financement du terrorisme dans mon pays », « non à la Lybisation du Cameroun » et en fin « Aucune pression ne pèse sur S.E. M. Paul Biya en dehors de la pression atmosphérique ».
Daniel NDING