Au commencement elle voulait devenir infirmière. Son corps et son esprit en ont décidé autrement. Et elle n’a pas pu résister à leur appel. Cette artiste chorégraphe professionnelle a choisi de soigner les maux par la danse et les mots. Agathe Djokam Tamo livre dans cet entretien sa vision de l’art, ses projets actuels et avenir…
LVDK : Quel rapport faite-vous entre la danse et l’art ?
La danse est un art. Elle est le 6ème art. La danse est l’un des visages de l’art.
LVDK : Que représente la danse pour vous ?
La danse pour moi représente une très bonne forme de thérapie et un très bon moyen pour moi de questionner qui suis-je et questionner également mon environnement. L’art est un véritable médicament et une vertu qui sert à soigner, transcender et se réconcilier avec soi-même. On peut se servir du corps et de l’écriture pour défendre des causes nobles.
LVDK : Qu’est-ce-qui a changé entre Agathe Djokam de 2014 lorsque vous lanciez votre carrière professionnelle et Agathe Djokam de 2021 ?
Ce qui a changé, ce qui a progressé en fait, c’est la vision que j’ai aujourd’hui de l’art en général et la danse en particulier. J’ai également gagné en maturité par rapport aux réalités de mon quotidien.
Lire aussi :Spectacle : Agathe Djokam se livre sur Energie
LVDK : Parlez-nous du projet que vous présentez ce jour, (samedi 28 août 2021) ?
Le projet «Jump Mind-page après p’âge» est un projet qui concilie deux univers. L’univers Jump Mind est porté sur un accessoire de sport que tout le monde connait, la corde à sauter et l’univers page après p’âge qui est un recueil des mots pour transposer les maux de la société. La particularité de ce projet est qu’il se sert des éléments connus de tous, notamment la corde à sauter et des mots que nous utilisons tous au quotidien, pour pouvoir toucher, sensibiliser, éduquer la population à l’art.
Lire aussi :Performance : Agathe Djokam Tamo et la danse des maux
LVDK : Comment faites-vous pour vous renouveler et rester à travers le temps ?
Pour me renouveler, je me mets à l’écoute des autres. J’apprends à mieux me connaître et à être à l’écoute de l’univers des autres. Parce qu’il ne s’agit pas de vivre dans sa cage. C’est être dans sa cage quelque part, afin de mieux comprendre qui suis-je, de comprendre ce à quoi je suis sensible ou pas, observer aussi ce que font les autres artistes et ceux qui ne sont artistes.
LVDK : Vous avez suivi une formation en soins infirmiers, vous vouliez devenir infirmière. Est-ce-que le milieu médicale que vous avez voulu rejoindre vous manque ?
Je faisais des études en soins infirmiers. J’ai court-circuité mon parcours après ma seconde année d’études. Est-ce que le côté médical me manque? Non! Ce côté médical fait partie de mon travail. Moi, je trouve des points de communion entre mes acquis en soins infirmiers et ce que je fais aujourd’hui dans l’art. Donc, les deux sont ensemble. Il n’y a pas de dissociation. J’ai pu réunir les deux. Ce qui fait que la médecine ne me manque pas.
LVDK : Quels sont vos projets avenir ?
Actuellement, nous allons nous consacrer sur tous les projets qui viennent de naître. À savoir, le projet solo «Echogr’art-phie», le projet «Jump Mind-page après p’âge». Ensuite, il y aura des tournées par rapport à mes projets solos précédents : Energie, A qui le tour?», bref plein de belles choses en vue.
Entretien avec Blanchard BIHEL
