Le recours en habeas corpus formulé par les avocats des prévenus a été rejeté ce jeudi, 24 mai 2018 par le juge d’instruction du Tribunal de grande instance du centre administratif du Mfoundi.
La décision a été prise après près de 3 heures de débat dans la salle d’audience. Des centaines de souscripteurs aux activités de la Mida massés depuis la matinée à l’extérieur du palais de Justice et réprimés par les forces de sécurité publique sont déçus par la sentence du juge et expriment leur courroux à la fin de l’audience. Des membres du collectif des souscripteurs de la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (Mida) sont tous ulcérés par le rejet de la sollicitation de la comparution libre de Patrick Pen et de ses proches collaborateurs co-accusés. Et pour cause: le conseil de défense des prévenus formule, comme motif du recours déposé au Tribunal de grande instance du centre administratif du Mfoundi, «l’irrespect des règles de détention des administrateurs de la Mida». C’est le ras-le-bol chez certains séminaristes. «Depuis un mois que le promoteur de la Mida est incarcéré, on ne sait toujours pas pourquoi il est détenu. La garde-à-vue a été renouvelée plus d’une fois sans que l’on ne sache pourquoi. Nous nous préoccupons du règlement, dans de brefs délais, de cette affaire», fulmine l’un des membres du collectif des souscripteurs.
De nombreux séminaristes sont justement inquiets de la lenteur des autorités gouvernementales quant au règlement de ce contentieux après la publication des deux communiqués de presse du porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary. Cette préoccupation est, en réalité, exprimée parce que la date du 26 mai 2018 était dûment prévue pour la cérémonie de remise de leurs parchemins. Événement qui devait également être assorti, comme lors des précédentes cérémonies, de l’octroi de leurs primes de participation. D’où l’expression de l’angoisse existentielle des souscripteurs excédés par les événements. «J’ai peur que l’État ne puisse pas respecter les délais prévus par la Mida puisque le recours formulé vient d’être rejeté. Or, c’est le 26 mai qu’on devait nous payer», s’inquiète un souscripteur.
Des contingents d’agents de la police et de gendarmes mobilisés et postés à toutes les entrées du palais de justice ont, avant l’entame de l’audience, procédé à la perquisition des besaces des clients, des séminaristes et des Hommes de médias venus couvrir ce procès. La raison invoquée par les sbires étant celle de la probable l’organisation d’une manifestation publique en signe de soutien à Patrick Pen et Cie, incarcérés depuis le 16 avril 2018 dans les geôles du Groupement spécial d’opérations(Gso). Cette raison est battue en brèche par des souscripteurs. «Nous ne sommes pas venus soutenir notre promoteur et ses proches collaborateurs, mais nous sommes là pour attendre le verdict de cette affaire. Nous ne savons donc pas pourquoi certains médias annoncent que nous devons manifester au palais de justice», contrarie un séminariste qui rejette en bloc l’information de certaines de radios, selon quoi ils devaient faire une manifestation publique. «S’il n’y a pas de suite favorable dans cette affaire qui est inquiétante avant le 26 mai 2018, nous sommes morts», larmoie un jeune souscripteur ayant investi des millions de Fcfa sous la bannière des associations. Les avocats des prévenus ont un délai de cinq jours pour interjeter appel relativement à la requête rejetée par le juge d’instruction du Tribunal de grande instance du centre administratif du Mfoundi.
Serge Aimé BIKOI