Awoa Foe sort de sa réserve et répond au porte-parole du gouvernement. Le commandant en second de la Mida soutient que les derniers chiffres rendus publics par Issa Tchiroma Bakary sur l’affaire Mida sont faux et témoignent d’un «vol bien organisé». Ce cadre a donné une conférence de presse ce dimanche, 24 juin 2018 à Yaoundé. Échange public au cours duquel Awoa Foe a éclairé des Hommes de médias sur les contours de ladite affaire.
Au moins 20 milliards de Fcfa en liquidités se trouvaient dans différents bureaux des responsables de la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (Mida). C’est la principale information révélée par Awoa Foe qui précise que le siège de la Mida à Ahala disposait de douze caméras de surveillance dans son enseigne. Le commandant en second de cette structure relève que le «vol organisé» de ce pactole s’est déroulé dans la journée du 21 avril 2018 lorsque le gouverneur de la région du Centre et le préfet du département du Mfoundi ont investi le site de cette organisation. C’était au moment où le collectif des souscripteurs était massé et courroucé à cause de l’arrestation de Patrick Pen et Cie le 16 avril 2018.

D’après Awoa Foe, des grappes d’hommes en tenue accompagnées de ces autorités administratives ont d’abord expulsé tous les administrateurs présents, puis perquisitionné leurs bureaux et ont emporté des cantines de liasses d’argent évaluées, réitère- t-il, à au moins 20 milliards de Fcfa. Pour l’orateur, le fait que le porte-parole du gouvernement, dans sa dernière sortie publique, parle d’un gap de 15 milliards de Fcfa destinés à être remboursés à 17301 souscripteurs, participe «d’un mensonge et d’un vol organisé par l’État». Qui a décidé, in extremis, de confier cette affaire en justice. L’adjoint du promoteur de la Mida fait, de surcroît, savoir qu’une autorité administrative a tenté, vers la fin du mois d’avril 2018, d’exiger 2 milliards de Fcfa aux responsables prétextant qu’elle fera libérer Patrick Pen et ses congénères et faire main basse sur cette affaire. Mais personne n’a souscrit à cette manœuvre.
Le débarquement de deux membres du gouvernement
Ulcéré, celui qui se prévaut d’être le commandant en second de la Mida envisage, dans les tout prochains jours, de contre-attaquer en justice. Question de rétablir la vérité des faits et, au besoin, d’avoir gain de cause. A la question des Hommes de médias de savoir pourquoi le promoteur a décidé thésauriser les fonds au siège de cette structure alors qu’il existe des microfinances et des banques. «Les transactions pour entrer en possession des ressources pécuniaires parfois colossales sont jonchées de difficultés», tente d’expliquer Awoa Foe. «Raison pour laquelle des mécanismes internes ont été opérationnalisés pour faciliter les entrées et sorties du pécule. Et jusqu’ici, explique Awoa Foe, aucun séminariste ne s’est plaint. Le démantèlement de la Mida en mi-avril 2018 a coïncidé avec le débarquement de deux membres du gouvernement originaires de la région du Sud. Certaines grilles de lecture font état de ce que l’un d’entre ces barons du régime est le mécène de cette organisation. Dans la dialectique des batailles de lobbies, un rouleau compresseur a été orchestré pour déconstruire cette entité à laquelle d’aucuns prêtent une éventuelle action de déstabilisation du régime en place». Info ou intox?

A cette question, Awoa Foe répond qu’il s’agit d’une intox. En revanche, ce cadre reconnaît qu’il y a des figures de la scène sociale qui contribuent à hauteur de certains montants aux activités de la Mida depuis 2017. En rappel, Awoa Foe, qui est intervenu, il y a trois semaines, sur l’antenne d’une radio urbaine, a diffusé un discours virulent à l’endroit de certaines personnalités publiques qui, pour lui, seraient épinglées dans cette affaire. Toute chose ayant suscité l’arrivée des agents de la police dans cette station. Mais ces forces de sécurité n’ont trouvé ni Awoa Foe ni même le présentateur de l’émission Dimitri Amba puisque c’était un programme rediffusé. Tous les cinq responsables de la Mida sont écroués dans les geôles de la prison attendant impatiemment leur sort en justice. Le domicile du promoteur, où se trouve son épouse, est sous haute surveillance depuis le 16 avril 2018, date de son interpellation sur ordre de Jean-Claude Tsila, préfet du département du Mfoundi qui a requis le Délégué général à la sûreté nationale (Dgsn) pour diligenter une procédure judiciaire à cet effet. Une sollicitation de la liberté provisoire avait été faite, mais ce recours avait été rejeté par le juge d’instruction du tribunal de grande instance du Centre administratif du Mfoundi.
Serge Aimé BIKOI
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