Dans sa déclaration rendue publique le 24 juin 2022, à l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic des drogues, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun dresse l’état des lieux de la situation. Non sans tirer la sonnette d’alarme.
La consommation des drogues et autres stupéfiants est devenue le sport favori des jeunes. Les chiffres donnent froid au dos. «21% de la population camerounaise en âge scolaire a déjà consommé la drogue ; 10% en sont des consommateurs réguliers, dont 60% sont des jeunes âgés de 20 à 25 ; les jeunes de quinze ans sont concernés par ce fléau avec une prévalence de 15% plus élevée en milieu scolaire», rapporte la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun, (Cdhc) dans sa déclaration rendue publique ce 24 juin 2022, à l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic des drogues qui se célèbre ce 26 juin 2022.
Selon ces statistiques révélées par le Comité nationale de lutte contre la drogue, le cannabis, 58,54% occupe le hit-parade des drogues les plus consommées ; suivi du tramadol, 44,62% devenu incontournable chez les conducteurs de mototaxis des grandes villes du pays ; ce qui est à l’origine de nombreux accidents. La cocaïne, 12,10% complète le podium.
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Placée sous le thème : «Relever les défis liés à la drogue dans les crises sanitaires et humanitaires », cette célébration est l’occasion pour la Commission de tirer la sonnette d’alarme sur les ravages causés par les stupéfiants en milieu jeune surtout en milieux scolaires. La Cdhc observe que, non seulement la consommation des drogues et autres stupéfiants prend des proportions de plus en plus alarmantes dans notre société, mais qu’elle est aussi à l’origine de trop nombreux cas récurrents de violences tant entre élèves qu’à l’encontre des enseignants en milieu scolaire. Il ne se passe plus une semaine, sans qu’un élève ou un enseignant se fasse mortellement agressé, très souvent avec arme blanche par un apprenant.
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Le président de la Commission, Pr. James Mouangue Kobila, salue les efforts et les mesures prises par le gouvernement pour éradiquer ces pratiques néfastes ou limiter les effets pernicieux, notamment à travers la ratification des traités régionaux et internationaux en faveur de la lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues ; la signature le 7 mars 2022 par le ministre de l’Administration territoriale d’un arrêté portant interdiction de la commercialisation et la consommation des pipes à eau (chicha) ; les saisines par les douanes du secteur de l’Extrême-Nord des cargaisons de stupéfiants d’une valeur de 100 millions Fcfa ; la destruction de 5 hectares de plantation de cannabis dans l’Ouest du pays ; l’opération de retrait volontaire des enfants de la rue entre autres.
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La Cdhc invite le gouvernement et d’autres parties prenantes à promouvoir encore plus activement l’éducation à la santé et à contribuer à la réinsertion sociale des jeunes. Aussi, rappelle –t-elle aux parents et autres personnes chargées des enfants, qu’ils doivent les encadrer en leur prodiguant des conseils, tout en assurant leur suivi dans le but de les protéger contre les abus de drogue.
Blanchard BIHEL