La SGC a déjà injecté 80milliards Fcfa dans les Pme camerounaises. Le chiffre a été révélé lors de la rencontre avec le public de la Foire internationale des affaires et du commerce de Douala.
A cœur ouvert avec le client. C’est ce que la Société Générale Cameroun a organisé ce samedi 31 mars 2018 à Camtel Bépanda, à Douala. Le temps d’une rencontre avec le public, la SGC a déserté son stand à la Fiac (Foire internationale des affaires et du commerce de Douala) pour la salle affrété aux conférences-débats. «La Société générale Cameroun a convié sa clientèle et les participants à la Fiac à un moment d’échange inédit, pour, dans un premier temps qu’ils sachent le rôle de la banque. C’était aussi pour nous l’occasion d’écouter les entrepreneurs Camerounais nous exposer les problématiques auxquelles ils sont confrontés dans la relation bancaire au quotidien et de tenter ensemble de construire les solutions», explique le Directeur commercial particulier et professionnel de la SGC, Arthur Bright. Justement, ce que pensent des entrepreneurs présents dans la salle c’est que la SGC ne prend pas le risque d’accompagner les porteurs de projets.
La Société générale Cameroun est accusée de soutenir les entreprises déjà fonctionnelles ou étrangères. «On est extrêmement rigoureux vis-à-vis des start-up parce que les promoteurs eux-mêmes ne croient pas en leurs projets. Ils mettent sur pied une start-up qu’ils ferment six mois après», soutient Koulamdze Silasse, le Responsable Marché des professionnels de la SGC. Directeur général de l’entreprise Good, le Camerounais Job Jean Charles impute une grosse responsabilité de la situation aux entrepreneurs locaux. «Les aînés qui sont passés avant ont volé les banques. Du coup, aujourd’hui, les banques ont peur d’octroyer des crédits aux jeunes porteurs de projet. Il y a un problème de crédibilité», ponctue ce client de la SGC. Job Jean Charles est tout aussi conscient que «si vous êtes Blanc, Français, Libanais, vous obtenez vite un financement par les banques étrangères. Nos aînés qui ont plein d’argent ne font rien pour soutenir les jeunes qui méritent d’être accompagnés.»
Pour bémol, Arthur Bright martèle que la SGC accompagne les Pme camerounaises. La preuve, «on finance réellement les entreprises camerounaises. 80milliards Fcfa en termes d’encours sur les sociétés camerounaises, c’est-à-dire le montant déjà prêté aux entreprises aujourd’hui et qui n’ont pas encore été remboursés. Par an, on est sur des montants proches de 20miliiards à 25milliards Fcfa qu’on octroie chaque année aux entreprises. C’est la preuve qu’on veut accompagner les entreprises. Je pense qu’on prend les risques. Au contraire ce qu’on ne veut pas faire c’est de surendetter les clients et donner l’impression qu’on ne croit pas en leurs projets. On accompagne l’entreprise camerounaise qui doit se structurer, on s’assure qu’elle ait le financement auquel elle a droit et qu’elle a l’expertise pour pouvoir gérer ce financement », argumente-t-il. Et de préciser : «On a un dispositif unique à la Société générale pour accompagner le client. On a un nombre de conseillers qui ne travaillent que sur la Pme camerounaise et c’est quelque chose d’unique sur le marché camerounais.» La Société générale Cameroun s’est établie au Cameroun en 1962.
Valgadine TONGA