Depuis l’arrivée à la tête de l’institution communautaire du diplomate Equato-guinéen Baltasar Engonga Edjo’o, c’est communication morte. Rien ou peu ne filtre des activités de la Commission, ce qui laisse croire à une organisation désormais fantôme.
« Je suis inspiré par le Saint Esprit. Je m’abandonne à la volonté de Dieu et il fera de moi ce qu’il veut », déclarait Baltasar Engonga Edjo’o, le nouveau président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Il s’adressait ainsi à la presse, à l’issue de sa prestation de serment, le vendredi 2 juin 2023 à Ndjamena, devant la Cour de justice communautaire de la Cemac. Qu’est-ce qui n’a pas marché jusqu’ici ? On est bien tenté de s’interroger, quand on voit le visage quasi inexistant de la Commission Cemac de ces trois dernières. Cela ne saurait être imputé au Saint Esprit.
Sommet des Chefs d’Etats, projets intégrateurs, conférence des ministres, adoption du budget…sont autant de rendez-vous qui animaient la vie de la communication médiatique de la Commission. L’exécutif du président d’alors, Professeur Daniel Ona Ondo, ne manquait pas une opportunité pour échanger avec la presse. Les sollicitations des journalistes du public comme du privé étaient prises au sérieux. Les peuples de la Communauté étaient au fait de la vie de leur institution. Les choses ont bien changé depuis juin 2023.
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« La communication de la Cemac est devenue inaudible parce qu’on n’est pas très informé des activités que mène le nouveau président, pourtant en poste depuis un bon bout. Du coup on a l’impression qu’il n’y a pas d’avancée dans les projets intégrateurs. Peut-être que les responsables de sa communication ont opté pour une certaine presse, malheureusement les peuples de la Cemac ne sont pas très informés parce que leurs médias ne le sont pas », explique Didier Ndengue, Directeur de Publication du e-media La Plume de L’Aigle. Qui poursuit : « Que dit la Commission de la Cemac lorsque les Camerounais sont chassés comme des malpropres de la Guinée Équatoriale ? Est-ce que la Commission est une institution des ateliers, des séminaires ? Et d’ailleurs qu’est-ce qu’on retient même de ces ateliers ? Nous n’avons aucune information. Que pense la Commission du Fcfa ? Où en sommes-nous avec les projets intégrateurs ? Nous avons l’impression que l’équipe Baltazar est venue balayer d’un revers de la main, le travail de l’ancienne équipe dirigée par Daniel Ona Ondo ».
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Directeur de publication de Presse-média groupe -qui édite Economie du Cameroun et le magazine international Investisseur-, Aloys Onana estime que « l’exécutif actuel est un exécutif anti-communicationnel la commission gagnerait à maximiser la communication. L’exécutif de la commission devrait faire aggiornamento communicationnel et partager avec les journalistes ce qui est fait, afin que la commission ne soit pas vue comme une chimère. Lorsqu’il y a un mur communicationnel entre l’exécutif et les médias, par extension avec les populations, on a l’impression que la Commission se la coule douce et ne travaille pas. Ce n’est qu’en communiquant qu’on gagne en notoriété. Il n’est pas normal que lorsque les médias sous régionaux veulent s’informer sur leur communauté économique, qu’ils se réfèrent aux médias étrangers ou au Fmi. La communication est un softpower. Le nouvel exécutif doit comprendre que l’accès à l’information constitue un pilier important de la démocratie.»
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A l’approche galopante de la fin de son mandat, Baltasar Engonga Edjo’o peur revoir sa copie.
Valgadine TONGA