Après son spectacle du 10 septembre 2022 à l’Olympia de Paris, la lionne indomptable du Bikutsi se produira ce 17 décembre au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé. En prélude à ce spectacle, l’artiste a rencontré les médias au restaurant Ambassade Gourmet à Bonapriso, à Douala.
Quel est l’objet de cette rencontre ?
Je voudrais vous remercier d’avoir accompagné mon événement du 10 septembre dernier à l’Olympia. J’ai déjà organisé une conférence de presse à Yaoundé. Il fallait également que je vienne dire merci aux médias de Douala pour leur soutien. J’ai habité Douala, c’est une partie de moi qui est ici. Je suis également là pour la promotion de mon spectacle qui aura lieu le 17 décembre au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé. J’ai une fois de plus besoin de vous. Sans vous, je ne peux rien. J’ai besoin de vous pour remplir le Paposy.
Y-a-t-il une différence entre un spectacle à l’Olympia et un spectacle au Cameroun ?
Bien sûr qu’il y a une différence déjà au niveau de l’entrée. Pour mon spectacle du 10 septembre dernier à l’Olympia, l’entrée allait de 75 à 100 euros. Les coûts sont élevés. La main-d’œuvre pour organiser un spectacle en France coûte également chère. Mais l’avantage que ces pays ont est que lorsqu’on confie une tâche à quelqu’un, il l’a fait. Le problème que nous avons au Cameroun, même déjà au niveau de la réalisation d’un clip, il faut courir après le réalisateur. Il m’est souvent arrivé d’aller faire le pied de grue chez un réalisateur pour que mon clip soit livré. Pourtant en France quand quelqu’un te dit qu’il va te livrer ton clip dans deux semaines, il respecte ses délais. On se respecte mutuellement. Au Cameroun, la main d’œuvre est abordable certes, mais on ne se respecte pas. Je ne dirais pas que c’est de la malhonnêteté, mais beaucoup plus un manque de respect, on ne respecte pas ce qu’on fait.
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A quoi doivent s’attendre les Camerounais qui feront le déplacement pour vivre le spectacle du 17 décembre 2022 ?
Je promets de leur offrir un spectacle ouf, avec beaucoup de surprises. Je mène le même combat que beaucoup d’autres artistes. Je veux montrer à toutes ces entreprises et à ces Camerounais qui refusent de soutenir la culture de leur pays, qu’il y a des artistes et même de très jeunes, qui peuvent leur offrir des spectacles de haute facture, s’ils ont la chance d’avoir des podiums qui respectent les standards internationaux, des bons jeux de lumière et des équipes bien organisées. On a besoin de ce genre de spectacles même si on n’a pas encore de salles.
Vous annoncé un duo à venir, avec la chanteuse Eva Hakapoka. Pourquoi Eva ?
J’avais déjà rencontré Eva à la Crtv, il y a 6 ans. Elle est impressionnante. Quand elle chante, tes poils se dressent. Je ne savais même pas qu’elle travaillait à la Crtv, c’est elle qui me le rappelle. Elle chante très bien. Comme je le dis souvent, nous n’avons pas le succès parce qu’on chante trop bien. La musique est tellement ingrate qu’à un moment tu te demandes pourquoi celle-ci n’a pas de succès. C’est une chanteuse hors du commun. Elle m’a proposé ce featuring, j’ai aussitôt accepté, parce que chanter avec un tel talent, ce n’est pas donné. Ce sera aussi l’occasion pour moi de rentrer dans mes premiers amours, l’afro-jazz. Je pense que, elle et moi ferions quelque chose de merveilleux.
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Qu’est-ce que Lady fait pour accompagner la jeune fille ?
Cela fait plus de 10 ans que j’ai créé une association appelée Cœur uni. J’ai eu à organiser des festivals pour sensibiliser la jeunesse, et je vais tout le temps dans les orphelinats pour leur témoigner un peu d’humanisme. Moi-même, je suis orpheline. Je sais ce que c’est que la misère, la souffrance, parce que je suis passée par là. La jeune fille camerounaise est très intelligente, elle sait ce qu’elle veut mais parfois c’est le gouvernement qui ne sait pas ce que la jeune fille veut. Moi, j’essaye toujours d’apporter du soutien à ces jeunes filles en leur faisant comprendre que même en étant Bayam sellam, on peut réussir dans la vie. J’amène certaines de mes fans à adopter des orphelins. Chacun ou chacune qui est dans mon fan club a une petite sœur de cœur. Les orphelins n’ont pas seulement besoin de nourritures ou de vêtements, mais également de grandes sœurs qui leur prodiguent des conseils.
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Les femmes vivent un fléau terrible aujourd’hui avec la dépigmentation. Tout récemment tu as signé avec la marque Mira cosmetics, peux-tu nous parler des coulisses de cette collaboration ?
Plusieurs le savent, j’ai beaucoup dépigmenté ma peau. A un moment j’étais carrément métisse. Depuis un temps, je me bats pour retrouver mon teint. Je fais beaucoup de soins pour retrouver mon teint naturel avec des produits naturels. J’ai eu des propositions pour représenter des produits, mais je n’en voulais pas. Le phénomène de dépigmentation est un fléau qui mine tout le pays. Parfois je me dis qu’il faut rejeter la faute sur les femmes. Vous avez une femme brune qui arrive à côté de votre copine, vous commencez vous-même à affirmer que la femme brune est plus belle que la femme noire. Nous vivons avec ce complexe. Vous allez voir combien nos dirigeants courent partout après des petites métisses. Aujourd’hui, les métisses n’ont pas besoin de faire beaucoup d’efforts ou d’avoir de gros diplômes. Si j’ai décidé de travailler avec Mira cosmetics, c’est parce qu’elle travaille les produits naturels. Aujourd’hui, je suis une femme mature, je ne dois plus commettre les erreurs du passé.
Décryptés par Blanchard BIHEL