Sorti en 2021, le long métrage La Canne Du Roi du réalisateur Reilinght Tchobo, compte aujourd’hui parmi les meilleurs films africains. Cette fiction qui donne à revoir les réalités de l’ancien Dahomé, est auréolée de prix à travers le monde. Principal acteur dans le film, Bienvenu Adjevi depuis son Cotonou natal, a consenti à nous parler davantage de ce film qui opère une razzia des distinctions.
LVDK : Quelle est l’histoire de La Canne Du Roi ?
R:une histoire des rois de l’Afrique, précisément celle de Dahomé l’ex Bénin, où les luttes au pouvoir et les soifs de vengeances dominaient. Dans ce film, on y rencontre les femmes guerrières, les amazones (les Agoodjiés), une armée de femmes qui a à sa tête la reine Tassi Hangbé. Le film est avant tout une aventure, un voyage dans le temps, une fiction. Le film a été tourné dans un contexte historique et dans un décor naturel. Les acteurs sont tous des fils du pays. Une production de Fairyland et une coproduction française avec Hearter. Le budget était très moyen mais seul le réalisateur pourrait vous en dire davantage.
LVDK : Un film a généralement un ou des objectifs précis. Quels sont ceux de La Canne Du Roi ?
Dans le film La Canne Du Roi, il s’agit de montrer l’histoire de cette reine oubliée de l’histoire du Dahomé, la reine “Tassi Hangbé” ; de montrer l’amour et la révolution qu’opère le cinéma béninois dans le monde. D’un point de vue business, il était question d’atteindre le monde entier dans la commercialisation du film, de permettre à la structure Fairyland qui a produit le film d’engranger les ressources nécessaires pour d’autres réalisations. Last but not the least, les fonds récoltés de la vente du film vont nous permettre de venir en aide aux enfants démunis.
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LVDK : Pourquoi un pareil film au 21ème siècle ? Est-ce à dire que vous êtes nostalgique de l’empire du Dahomey ?
L’idée derrière La Canne Du Roi c’est de montrer la richesse historique du Dahomé. Mon plus grand défi dans ce film a été celui d’incarner le personnage du jeune roi Loko, durant tout le tournage. Ce n’est pas tant parce que c’était le roi, mais parce qu’avec ce film, je signais ma première apparition professionnelle.
LVDK : Comment le public béninois, africain, et occidental a accueilli ce long métrage ?
Le film a reçu un accueil chaleureux, beaucoup d’amour. Il est d’ailleurs distribué en Europe, en Asie et il a été vendu le week-end dernier aux Etats-Unis. En Afrique, les distributeurs qui s’occupent des salles sont toujours en discussion ralenties avec nous, mais la structure Fairyland est la distribution mère en Afrique. Pour revenir sur l’accueil du film, je veux préciser qu’il a déjà eu des distinctions : le prix Best Actress à Abuja, reçu par l’actrice Wilette Max Kanlinsou qui a interprété le rôle de la reine Tassi sur AIFF ; Best Editing à Hollywood sur HIDFF; le 1er prix “La Recade d’Or” au Bénin sur FIFAC ; Off De Cannes sur la 75e édition du festival de Cannes en mai 2022 ; le Mérite Culturel au Bénin sur le festival international Zogben; Special Jury Award en Asie sur MHFF. Actuellement l’actrice Wilette Max Kanlinsou nominée aux Académies Sotigui Awards 2022, et le film est actuellement en compétition sur le festival Recico de Cotonou.
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LVDK : Le cinéma nourrit-il son homme au Bénin ?
Le cinéma nourrit son homme au Bénin, parce que s’il y a des projets, les acteurs du cinéma seront en activité, même si pour le moment, tous nos espoirs reposent sur Fairyland. Le Bénin travaille pour une montée en puissance de son cinéma en Afrique, comme aime bien le marteler le Directeur de Fairyland, qui lance bientôt sa plate-forme.
LVDK : Après ce grand succès, Bienvenu Adjevi prévoit quoi pour la suite de sa carrière ?
Pour la suite de ma carrière, j’envisage comme toujours, de donner le meilleur de moi-même en ce qui concerne la réalisation des divers projets de la maison de production & et de distribution Fairyland studio, de travailler pour l’obtention des contrats internationaux afin de valoriser mon profil d’acteur.
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LVDK : Quel est votre rêve en tant qu’acteur ?
Mon rêve en tant qu’acteur est de concrétiser mon projet BMC (Benin Master Cinema) afin de contribuer à la promotion et au développement du cinéma béninois et africain, puis de veiller à l’épanouissement des enfants défavorisés par le biais de l’ONG CED (Charité aux Enfants Défavorisés) dont je suis le chargé de communication.
LVDK : Pour sortir de notre entretien, y-at-il un acteur camerounais qui vous inspire ?
Oui ! L’acteur Thomas Ngijol m’inspire beaucoup à travers son dévouement et ses jeux d’acteur. J’aimerais un jour partager la scène avec Thomas Ngijol et Fabrice Eboue.
Entretien avec Valgadine TONGA