D’origine sénégalaise, N’dongo M’baye est Docteur en littérature, journaliste, Professeur à l’Université de Dakar et à Segou au Mali. En France où il vit depuis 42 ans, N’dongo M’baye est responsable d’un service municipal chargé des loisirs, des retraités, des personnes âgées et des personnes handicapées. Il est ce qu’on appelle un fonctionnaire territoriale. Il fait partie des auteurs qui ont écrit l’ouvrage contre Boko haram et qui sera présenté au Festival national des arts et de la culture (Fenac), d’où sa présence à Yaoundé. Il nous parle en quelques lignes de ta participation au Festival national des Arts et de la Culture, Fenac, 2016.
Qu’est-ce qui vous amène au Fenac ?
Je suis très agréablement invité par le ministre des Arts et de la Culture parce que j’ai participé à l’écriture collective d’un ouvrage contre Boko haram, contre la violence et contre l’intolérance qui sort durant ce festival. Dans cet ouvrage j’ai écrit le long poème sur ‘‘Cameroun, une liberté inextinguible’’. Le titre du livre, je vais le découvrir en même temps que vous. C’est mon frère et ami Gaston Kelman qui a fait la coordination pour l’écriture de ce livre, qui m’a contacté dans l’urgence pour le poème. Je l’ai écrit le 8 avril 2016 et je crois que Gaston a du m’en parler le 7 avril. Et donc l’inspiration m’est venue la nuit. Croyez-moi, je ne regrette pas du tout d’avoir participé à ce travail collectif, non pas parce que c’est un travail littéraire que j’aime, mais parce que c’est un travail d’engagement par rapport à l’Afrique. Cette Afrique qui est belle et que je n’ai pas envie de voir en fumée, être morcelée, être anéantie complètement par ses enfants ou par des gens qui viennent de l’extérieur. C’est un combat, c’est mon combat. Au Sénégal, avec un grand ami sénégalais qui est poète, écrivain et chercheur en sciences cognitives, nous avons crée l’Institut culturel panafricain et de recherches de Yène.
Qu’est-ce qui à vos yeux fait l’attractivité du Cameroun?
J’ai été invité au Cameroun il y a trois ans de ça dans le cadre du Cerdotola par mon grand ami, Pr. Binam Bikoi. Le Cerdotola est un organisme intergouvernemental en Afrique centrale qui regroupe plusieurs pays. J’avais assisté à ce colloque et ça avait été pour moi un coup de foudre du Cameroun par rapport aux gens que j’ai rencontré. Quand je vais dans un pays, ce qui me plait c’est d’abord les gens. C’est cette relation de l’altérité à l’autre qui m’intéresse et parce que le poète c’est aussi le partage, la solidarité, l’humanité. Les gens que j’ai rencontrés dans ce pays m’ont complètement chamboulé à cause de la relation qu’ils avaient avec moi. Et puis comme j’aime bien connaître les traits d’un pays, le soir je m’échappais pour visiter la ville. Yaoundé by night comme on dit et je voyais les gens manger dans les ‘‘tournedos’’, ce qu’on appelle les ‘‘maquis’’ en Côte d’ivoire. Ce qui est très sympa et ça reflète un peu la vie parce que je n’aime pas rester aller dans de très grands hôtels. J’aime voir les gens, discuter avec les passants.
Pour l’homme de culture que vous êtes, quelle est la valeur à attribuer au Fenac ?
C’est un Festival qui réunit toutes les cultures de toutes les régions du Cameroun. C’est très important toute cette massification, ce réseau, ce mariage national et culturel. Je crois que c’est ce qu’il nous faut dans nos pays. Arriver à nous enrichir dans la culture, à enrichir la culture, à faire fleurir à l’intérieur. Faire tomber les frontières des disciplines, entre celui qui fait la sculpture, celui qui chante… Ce matin j’ai rencontré Marie-Noelle Niba qui est cinéaste, il y a Gaston Kelman… C’est important dans un pays comme le Cameroun de réunir tous ces gens divers avec des cultures régionales diverses dans les coutumes et dans leurs us. Cette fusion, cette harmonie montre qu’il y a une différence certes, mais ce qui est important c’est le Cameroun.
Entretien avec Valgadine TONGA