La Commission des droits de l’homme du Cameroun demande au gouvernement de mieux veiller les droits des enfants.
Le Cameroun célèbre ce samedi 20 novembre 2021, la journée mondiale de l’enfance, sous le thème : «Mettre en lumière les droits de l’enfants». Pour la Commission des droits de l’homme du Cameroun, Cdhc, c’est l’occasion de dresser un bilan de l’état de la protection des droits des enfants au Cameroun. On ne peut pas dire qu’il soit reluisant.
La Commission présidée par James Mouangue Kobila souligne notamment que le viol se porte très bien dans les familles. «90% des violences sexuelles exercées sur les enfants des deux sexes et en bas âge sont commises dans le cercle familial ou amical», relève la Commission dans sa déclaration de ce 20 novembre. Ces abus sexuels sont hélas entretenus et étouffés par les parents, plongeant l’enfant dans un traumatisme qui des fois dure toute la vie.
«Environ 441 enfants sans abri, vivant dans les rues des centres villes de Bafoussam, Buea, Douala, Maroua, Ngaoundéré et Yaoundé ont été enregistrés, ce depuis 2019», se rappelle la Commission. Aussi, plus de trois millions de jeunes filles sont sous-scolarisées et déscolarisées au Cameroun, principalement dans les trois régions septentrionales du Cameroun.
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La Commission «condamne avec la dernière énergie tout acte qui vise à porter atteinte aux droits fondamentaux des enfants et réitère ses appels aux autorités, afin que les auteurs de tels actes soient activement recherchés, interpellés et traduits en justice».
Il y a tout de même des points positifs que la Commission concède. L’harmonisation des frais des Associations des parents d’élèves et d’enseignants (Apee) dans les établissements secondaires. Les frais atteignaient les 45.000 Fcfa dans certains établissements. Le montant prescrit dorénavant est de 25.000 Fcfa. Ainsi en a décidé le ministère des Enseignements secondaires. D’ailleurs les établissements secondaires ont commencé en ce novembre, à rembourser le trop perçu aux parents.
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Toujours au rang des actions à féliciter : l’organisation de campagnes de sensibilisation sur les effets néfastes de la violence et de la maltraitance au sein des familles, à travers les équipes mobiles d’animation rurale et urbaine (Emapur) du ministère de la Jeunesse et de l’Education civique ; la mise en œuvre du Projet des incapacités et réadaptation intégrée (Pier) par le ministère des Affaires sociales qui intègre les enfants handicapés dans sept régions : le Littoral, l’Extrême-Nord, le Sud-Ouest, le Sud, l’Est et l’Adamaoua. La Commission des droits de l’homme du Cameroun cite aussi les cinq milliards accordés par le Chef de l’Etat au titre du plan de réponse humanitaire, destinés à la construction de salles de classe, de toilettes et l’achat des tables bancs et fournitures scolaires pour les enfants des régions du Nord, de l’Extrême Nord qui font face au terrorisme de boko haram…
La Commission recommande au gouvernement à travers ses démembrements, de sensibiliser les parents sur les dangers que courent les enfants en errant dans les rues, assurer la protection de l’éducation notamment dans les régions en proie au terrorisme, vaincre l’analphabétisme au Cameroun.
Valgadine TONGA