Longtemps demandeur d’une tribune pour permettre aux Camerounais de se parler, s’écouter et se réconcilier en vue de ramener la paix en régions anglophones, l’archevêque honoraire de Douala qui reste l’une des personnalités les plus écoutées du pays, se dit en phase avec l’organisation du Grand Dialogue national.
Chrétien dans l’âme et apôtre de la paix, il n’a pas boudé la main tendue de Paul Biya qui a convoqué le 10 septembre dernier le Grand Dialogue national dans la perspective de trouver des voies et moyens pour mettre un terme à la crise qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest. Conscient que c’est peut-être le dernier combat de sa vie, le Cardinal Christian Tumi qui s’est assigné la mission de ramener la sérénité au Cameroun anglophone, est bien présent à Yaoundé où a lieu la grand-messe à laquelle prennent part des centaines de personnes venues de tous les horizons. A 88 ans, le prélat qui n’a pu organiser la All anglophone conference, cette réunion consultative prévue pour savoir ce que veulent concrètement les anglophones, espère trouver en ce Grand Dialogue, une lueur d’espoir pour ces populations qui subissent les affres de cette sale guerre dont la première étincelle date de fin 2016.
Lire aussi :Grand dialogue national : ces voix qui veulent compter
Panser les blessures
Rencontré en marge de la cérémonie d’ouverture hier sur les hauteurs de Nkolnyada, le Cardinal attend de ce conclave, le retour à la paix mais aussi le pardon, la tolérance et la réconciliation des Camerounais avec eux-mêmes mais aussi avec leur histoire. « Je suis heureux de vivre ces moments. C’est très bien, cela m’encourage, je suis heureux de voir la présence des ex combattants. Cependant, les vraies choses seront dites lors des travaux en commission. J’étais plein d’émotion lorsque ces enfants ont pris la parole. Et c’est ce qui devra être fait, au cours des prochains jours. La parole doit être donnée à tout le monde et, chacun doit respecter l’opinion des autres, même si cela va en contradiction avec ce qu’on pense. Les blessures ont été faites de part et d’autre, nous avons perdu les membres de nos familles ; c’est donc l’occasion pour nous de reconstruire de nouvelles bases, à travers lesquelles nous allons tous nous reconnaître », confie Christian Tumi.
Lire aussi :Grand dialogue national : le Cameroun au chevet du grand malade NoSo
Daniel NDING