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Scène : Emmanuel Djob en concert au Cameroun

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Célèbre candidat de The Voice-France, Emmanuel Djob est de retour au bercail, pour un show qu’il promet inoubliable. Le rendez-vous aura lieu le 21 octobre 2017.

Il avait fait pleurer le jury de la téléréalité The Voice, saison 2013. Louis Bertignac s’était jeté à ses pieds. Et avait avoué qu’il se «sent tout petit» devant lui. Jenifer avait tout simplement trouvé qu’il «chante à la perfection». Garou avait confessé que le Camerounais est un professeur et non un élève. Emmanuel Pi Djob, de son vrai nom Emmanuel Pierre Djob est de retour au Cameroun. L’originaire de Dibang dans le Nyong-et-Kellé a fait des scènes internationales avec les plus grands musiciens. Il a offert un concert inédit le 30 janvier 2016 au Zénith entouré de 500 choristes. Bref, Emmanuel Djob est tout un monument en occident. Sauf que ça ne lui suffit pas. L’artiste est en quête de reconnaissance dans son pays. Il a soif de communier avec le public de ses origines. L’agence de communication Rive Gauche a saisi la balle au bond pour organiser l’évènement.

Le concert aura lieu le 21 octobre 2017 à la Falaise à Bonanjo. Emmanuel sera accompagné de son équipe et d’autres musiciens résidant au Cameroun. Les mélomanes de la Soul, du Jazz, du pur Gospel se régaleront à coup sûr. Emmanuel c’est une voix cassée qui envoute  et soigne l’âme. On a beau détecter du Ray Charles, du Barry White, du Sam Cooke dans sa voix. Emmanuel Pi Djob est un cocktail de styles, de tissus vocaux qui lui donnent une signature unique. Un vibrato dont lui seul à la maîtrise. «Ce que le public découvrira le 21 octobre c’est de la Soul ou de l’Afro-Soul. Je suis Africain, panafricain et je le revendique», a martelé l’artiste devant les médias à Douala ce vendredi 29 septembre 2017. On aura surtout du Gospel car «le Gospel est plus qu’une musique pour moi. C’est une base, une énergie qui remplit tout ce que je fais.» Emmanuel a grandi les pieds au Cameroun, la tête dans le Gospel, cette musique qui portait les souffrances des Noirs. C’est d’ailleurs pour cette raison que «j’aime m’exprimer musicalement  en anglais. C’est la langue des musiques afro-américaines où j’écoutais des gens qui sont en lutte parce qu’ils ont été mis sur le banc de l’histoire. Je n’entendais pas cette lutte dans la langue française qui, pour moi est une langue de la colonisation

Le concert sera aussi l’occasion pour l’auteur-compositeur-interprète de présenter son sixième album –son tout premier album solo sorti en novembre 2016-. «Get on Board» est un chef d’œuvre de 13 titres. ‘‘I’m going home’’, ‘‘I can smile again’’, ‘‘Metissages’’, ‘‘Nobody want to die’’, ‘‘When there no more love’’….

Valgadine TONGA

Emmanuel PI Djob : «J’ai gardé la nationalité camerounaise»

Vous étiez purement Gospel. Pourquoi avez-vous changé de style musical ?

Je n’ai jamais changé de style. Je continue à pratiquer le Gospel. J’ai un groupe de Gospel que j’ai monté. A chaque fois que je rentre au Cameroun, je retourne à l’église où on avait à l’habitude d’aller pendant mon enfance. Je chante avec la chorale. Encore une fois je tiens à dire que le  Gospel n’est pas un style. Je n’ai pas changé de style. Le Gospel est la base à partir de laquelle je construis tout le reste de la musique. C’est une base spirituellement solide, musicalement solide aussi. Je peux me permettre de faire tout et n’importe quoi puisque je sais que ma base est solide. Je n’ai pas abandonné le Gospel je m’exprime juste autrement, j’écris des textes qui ne parlent plus forcément du thème religion parce que le monde n’est pas que religion.

Qu’est-ce qui vous amène à choisir le Gospel ?

C’est le Gospel qui m’a choisi. Ce n’est pas moi qui ai choisi le Gospel. Il s’est imposé à moi. J’ai fait partie d’une chorale qui existe encore à Yaoundé à la paroisse marie-Joker. Là-bas, cette musique arrivait à parler de la spiritualité que je sentais vivre en moi. Elle arrivait à parler de l’Africain que je savais que j’étais, même s’il a été influencé par la colonisation. Sur le plan technique, c’est l’une des musiques les plus exigeantes au monde. Quand vous entendez les Afro-américains chanter, tous les grands sont venus de là…. Même les nouveaux qui essaient de faire comme si les anciens n’existaient pas sont venus de là. Il faut à un certain moment reconnaître que cette façon de chanter, de s’impliquer artistiquement forment des génies.

Comment arrivez-vous à faire des scènes à travers le monde sans avoir une double nationalité ?

Pour voyager c’est compliqué parce qu’il faut les visas, parfois pour les Etats-Unis ça prend des mois. Mais Manu Dibango l’a bien fait. Cette année on s’est rencontré au mois de mai, alors que j’étais en train de vouloir prendre la nationalité française. Si lui Manu a réussi à voyager à travers le monde entier pendant cinquante ans avec sa nationalité camerounaise, ça veut dire que c’est possible. C’est une question de volonté, d’organisation. Je ne nie pas qu’il y a des difficultés. Pour dire de manière un peu ironique, c’est une fierté un peu mal placée parce qu’il y a des moments où j’en souffre. Je me souviens d’une situation un jour. Je devais être en concert avec mon groupe et mon groupe a passé la frontière, pas moi. C’était en Europe. Je devais aller de l’Italie en Serbie et je n’avais pas de visa. J’ai gardé la nationalité camerounaise parce que tout ce que je sais, je l’ai appris au Cameroun. Je ne suis pas un étranger, même si je vis à l’étranger.

Pourquoi ce n’est que maintenant que vous choisissez de sortir votre 1er album solo ?

Je pense que c’est maintenant que je suis prêt. Quand je m’analyse vraiment, je me dis que jusque-là je n’étais pas prêt à affronter le public ou je ne voulais pas. Encore une fois, je pense que ça vient de mon passé de chanteur de Gospel. En tant que chanteur de Gospel je n’ai pas besoin que le monde me connaisse puisque je chante pour quelque chose qui est au-dessus. Cette tradition Gospel là m’a poursuivie longtemps. Il se trouve que le passage à The Voice m’a poussé à sortir du bois comme un loup. Maintenant que tu es surexposé, tu ne vas plus faire semblant d’être un homme de l’ombre. Aujourd’hui j’assume d’être connu, d’être même éventuellement une star. Je pense que dans ma tête ça muri aussi. Ce n’est plus un truc qui va m’exploser la tête. Je peux bien vivre avec sans attraper la grosse tête ou avoir les chevilles qui enflent. Je suis prêt pour ça.

Pourquoi un artiste accompli comme vous est allé à The Voice ?

J’y suis allé parce que c’était une période ma vie un peu fragile où j’avais l’impression que j’avais fait le tour. Je n’avais jamais été au contact des gens qui puissent me dire si c’est bon ou pas. Et aller à cette émission, avec l’âge que j’avais déjà (50 ans) et où la moyenne d’âge est d’une vingtaine d’année pour la plupart des chanteurs, j’ai trouvé que c’était le meilleur endroit où je pouvais tendre le coup de pied aux fesses qui allait me ramener à moi-même. Je n’avais plus cette capacité à me projeter sur l’avenir et The Voice m’a permis de me rendre compte que je pouvais chanter en français, que je pouvais être devant une caméra, que je pouvais être télégénique. Y aller c’était du suicide pour moi. C’était ça passe ou ça casse et paradoxalement c’est passé. Aujourd’hui encore, les coachs me disent que j’étais le meilleur de l’édition. J’avais choisi Garou comme coach parce qu’il se rapproche du style de musique que j’apprécie, c’est-à-dire la Soul. J’avais pensé à Florent Pagny parce que c’est un chanteur à voix. Garou parce qu’il est de culture africaine, américaine.

Qu’est-ce que votre culture hybride apporte à votre musique ?

Elle m’apporte la capacité à mélanger des influences différentes, c’est-à-dire à composer une musique qui puisse me parler à moi et parler à plusieurs personnes à la fois sans être brouillonne. A partir du moment où on est habitué au métissage, ça devient presqu’une seconde nature. Je peux vous parler en français, en anglais, en bassa –mal peut-être, que je peux entendre le béti, que mon frère a épousé une bamiléké…pour moi c’est une richesse.

Décrypté par Valgadine TONGA

 

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