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Ntoumba Minka : le virtuose de la guitare a quitté la « basse-court »

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Le musicien et bassiste auteur de la chanson à succès « l’homme est mauvais », est décédé le 17 février dernier à Paris, vaincu apprend-on, par un cancer. La fin en ré-mineur d’une figure emblématique de la basse, bercée à ses débuts par les succès des légendes telles Jean Dikoto Mandengue et autres Aladji Touré.

La nouvelle est tombée en fin d’après-midi lundi dernier. Alors que tous les regards étaient tournés vers le palais polyvalent des sports de Yaoundé où avait lieu la cérémonie de tirage au sort du premier Championnat d’Afrique des nations (Chan) en terre camerounaise, l’on apprend le décès de Ntoumba Minka. Telle une traînée de poudre, l’info va se répandre sur la toile. Entre témoignages post-mortem et démentis publiés en fracas sur la page Facebook de certains collègues artistes, beaucoup croient d’abord à un fake. C’est finalement deux heures plus tard, que l’information est confirmée de sources familiales.

Ntoumba Minka a tiré sa révérence. L’auteur de « l’homme est mauvais » a rangé sa guitare. Bassiste reconnu devant Dieu et les hommes, le musicien au gabarit de lutteur, avait laissé son empreinte dans une centaine d’albums d’artistes camerounais et même africains. Son doigté magique a permis à ces stars, de toucher le cœur des milliers de mélomanes et de rafler des lauriers à travers le continent. La mort l’assomme à un moment où il avait prévu de collaborer avec plusieurs autres collègues aux rangs desquels sa jeune sœur Lady Ponce qui n’a plus que sa promesse en guise d’hommage.

De Mbalmayo à Paris

« Mon grand frère Ntoumba Minka, depuis hier la rumeur de ton départ m’a été confirmée. Pourquoi aussi tôt ? Ce n’est que récemment que tu me promettais encore quelques compositions et tu t’en es allé, je me rappelle encore de tes conseils à notre dernière rencontre, tu m’as promis de m’aider pour la suite de ma carrière et tu abandonnes subitement ta petite sœur de cette façon. J’avais encore espoir que c’était une fausse nouvelle j’ai attendu jusqu’à ce matin et c’est vraiment confirmée. Mes pensées vont à l’endroit de ta famille, de tous tes fans et de tout le monde musical », écrit la Lionne indomptable du Bikutsi dont le dernier album « Suprême » fait un tabac. Roger Samnig du groupe X Maleya pleure un aîné qui savait toujours tenir la main de ses cadets. C’est que Ntoumba Minka maîtrisait parfaitement son art, l’art de grincer de sa main gauche prodigieuse, les cordes de sa guitare basse pour un résultat époustouflant. Ne l’avait-on pas finalement surnommé le « dompteur de la guitare basse » au regard de l’étendue de son talent ? Son aventure musicale commence effectivement au collège Noah de Mbalmayo. De fil en aiguille il va gravir les échelons de la réussite avant d’être sollicité par l’Orchestre national pour accompagner l’artiste Pierre-Claver Zeng. Ce sera le point de départ d’une véritable aventure professionnelle.

 Il a notamment collaboré avec des musiciens comme  Guy Lobè, Meiway, Awilo Longomba. Dans la mosaïque qui lui ont assuré un franc succès, il y a assurément le titre « plus jamais ça » qui a fait danser le public camerounais et pas seulement. Le chroniqueur Serge Alain Godong est peut-être celui qui a trouvé les mots justes pour donner de la couleur et de l’harmonie à la carrière de Ntoumba, le bassiste qui avait réussi à croiser comme personne dans le Makossa, une rythmique ivoirienne faite de percussions viriles et d’une guitare solo exaltée, avec l’éclat de cette base qui fait l’écrin de la musique camerounaise, depuis toujours. « Sa technique de chant (en Bassa’a et en français, essentiellement) était toute ivoirienne, mais les textes profondément Yaoundéens, sa ville d’origine qui résonnait dans tout son lyrisme un brin anticonformiste et le parti pris qu’il s’était résolument profilé comme anti-bourgeois, un peu comme Valsero, mais sur une approche moins extrême, plus ironique », confie le journaliste.

Groove ivoirien

L’homme qui s’éteint à 56 ans, s’est abreuvé à la sauce des Dikoto Mandengue et autres Aladji Touré. Des légendes qui ont bercé son adolescence. L’ancien élève du collège Iptec de Yaoundé débarque en Côte d’Ivoire en 1987 et y passe trois ans, au cours desquels son chemin croise celui d’un certain Meiway, le créateur du « Zoblazo ». Ça tourne un peu, même si ça ne roule pas sur l’or. Le voyage reprend. L’artiste finit par atterrir à Paris le 10 septembre 1990, accueilli par le chanteur Guy Lobè et l’organiste Ernest Mvouama. S’il déclare son admiration pour Richard Bona, Guy Nsanguè et Etienne Mbappè (tous des bassistes…), Ntoumba Minka préfère, dans sa musique, la tendance variétés : mélanger du Méréngué au Makossa et au groove ivoirien, par exemple.

« Il avait ce don de combiner l’instrumental et les interventions vocales sur quelques morceaux », se souvient un jeune bassiste qui lui vouait une admiration sans bornes. Si dans son premier album solo, il peignait les fréquences de la vie, les hauts et les bas, la société et ses avatars, le second opus va connaître moins de succès. Pour autant, il continue de bosser en studio, à faire preuve de générosité, d’altruisme, de partage d’expérience et gagne lui-même en maturité. Stoppé net par une longue maladie qui va l’éloigner de sa guitare, c’est finalement le 17 février qu’il rend l’âme. Une grosse perte !

Source : Le Messager

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