Par Didier NDENGUE
A l’époque coloniale, on utilisait les Noirs contre les Noirs. On les flattait avec quelques présents d’aucune valeur humaine, qui ne les conduiront jamais au paradis, pour pénétrer leurs communautés afin de les dépouiller de tout. On prenait le soin de nettoyer leurs cerveaux afin de leur faire croire que la nouvelle éducation dispensée à l’école des « Blancs » est la meilleure et les placent automatiquement au-dessus des enfants et des patriarches de leur village.
En 2019, l’histoire se répète sous une forme moderne. Pendant le débat d’hier à Paris portant sur la reconnaissance du Sud pour un monde plus équilibré, Mo Ibrahim que certains internautes ont qualifié de « nègre de sévices », a tout mis en œuvre pour étrangler Paul Biya. Sur la forme, on peut dire qu’il a réussi son coup, mais sur le fond, c’est un coup d’épée dans l’eau. Le fait d’avoir tenté d’étouffer le chef de l’Etat camerounais dans sa plaidoirie pour un monde plus juste et moins hypocrite, n’a pas empêché de suivre le message de l’un des doyens des chefs d’Etat africain.
Mo Ibrahim, un piège français ?
Pour ce qui est de sa langue d’expression pendant le Forum de Paris sur la paix, Paul Biya a opté pour le français. Ce qui ne signifie pas qu’il n’entend ou ne s’exprime pas en anglais. La preuve est que ses échanges avec l’opposant Ni John Fru Ndi, se tiennent toujours en anglais, sans traducteur. En public, c’est le français. Il est souverain.
Pour des raisons qui lui sont propres, le milliardaire soudanais Mo Ibrahim dont le pays est divisé en deux, a tenté de ridiculiser Paul Biya, avec la complicité du traducteur. Il faut noter qu’à part quelques aléas du direct, Paul Biya a assuré comme un chef. Son message est passé comme une lettre à la poste. Du moins, pour ceux qui ne s’affolent pas à cause des détails.
En gros, il a proposé de poursuivre les reformes du Conseil de sécurité de l’Onu dont les règles sont constamment bafouées par certains membres permanents pour des intérêts égoïstes. Idem pour les institutions financières internationales (Fonds monétaire international, Banque mondiale), qui ne tiennent généralement pas compte des spécificités des pays du Sud, qui contribuent fortement à la vie mondiale.
Un plongeon dans l’histoire profonde de son pays a permis au monde entier de retenir que « l’histoire du Cameroun est très compliquée » et que la crise dans les régions du Sud-ouest et du Sud-ouest est l’une des conséquences majeures de la colonisation. La France et la Grande Bretagne sont au cœur de cette tragédie. Mais pour Paul Biya, qui ne cache pas son affection pour la Chine et les autres partenaires du Cameroun, l’intégrité territoriale du Cameroun reste non négociable.
*Didier Ndengue*
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