Pour sa première sortie sur sa terre natale le 19 mars dernier, l’artiste, lui a été étincelant mais l’organisation plutôt approximative.
«Magnifique !», s’exclame Bernadette à la sortie de la salle de spectacle de l’IFC de Douala. Cette perception est celle de nombreux autres spectateurs dont les visages illuminés s’expriment gaieté et satisfaction. Déjà, beaucoup ont du mal à s’en aller. Pourtant, le caractère ouvrable de cette journée (un mardi), de surcroît, un début de semaine ne leur donne pas le droit de traîner. L’émotion est grande. Sango Ndedi Ndolo, grâce à son immense talent, a su la partager avec le public tout le long de son spectacle. Entre une voix de stentor, une mixture de sonorités africaines, funk et la soul.
Il déroule avec maestria le répertoire de son tout premier album « Eyala ». Ngundi, Di Laté, à Nja we no,…les titres les plus en vue de l’album dont les paroles faciles à retenir et à prononcer, sont reprises à l’unisson. C’est la communion totale avec le public. Le show est à la dimension attendue. L’artiste a une forte présence sur scène. Il esquisse quelques pas de danse malgré son léger handicap du pied gauche. Un exercice parfois difficile même pour des artistes ayant toutes leurs potentialités physiques. La star de la soirée est intégrale et accomplie. Les CD, mis en vente pour l’occasion, se ramassent à la fin du spectacle.
La majorité veut remettre ça dans leurs salons ou en faire profiter aux amis absents. Son duo avec Ekambi Brillant sur la célèbre chanson Ngandà ba iyo de «Mota muenya» est un bonheur. La super star des années 80 n’a pas manqué de saluer les performances et les progrès réalisés par l’artiste. «Je suis très fier. Je ne l’imaginais pas à un si haut niveau», déclare Ekambi Brillant. Le public découvre aussi le groupe Afroback de Sango, constitué de jeunes musiciens locaux assez prometteurs. Le hic du spectacle est que l’artiste a assuré sur scène, mais l’organisation a déchanté.
D’abord, les organisateurs n’ont pas pu remplir les 200 maigres places disponibles de la salle. Plusieurs sièges sont restés désespérément vides. Un échec au regard du vécu et de l’immense talent de l’artiste. Par ailleurs, a été constaté une forte absence de la presse. Quelques hommes de médias arrivés sur le lieu du spectacle n’ont pas eu l’aval de prendre place. Une attitude qui n’est pas de nature à aider l’artiste et à le pousser vers les cimes. Pourtant, la presse constitue l’unique relais avec le public recherché. Elle permet à l’artiste et à son staff d’avoir une autre lecture de leur projet et de garder en souvenir les éléments matériels historiques de l’évènement. Également observés, le black out de plusieurs minutes pour la transition de la première à la deuxième partie ; le large retard accusé à la fin du show, pour la dédicace de l’album. Plus d’uns sont partis, lasses d’attendre. Autant de couacs dus à un manque de professionnalisme sur le plan organisationnel qui, n’enlèvent rien au talent consacré de l’artiste.
H.N.