Pour la sortie de son tout premier album vendredi 23 février à Douala, l’artiste a réuni du grand monde, tant des artistes que du public.
On ne pouvait l’imaginer d’un si jeune artiste ! Pourtant, Dj Gérard Ben l’a fait. Il a réussi à faire salle comble à l’Institut Français du Cameroun à Douala. A 20 heures, il n’y avait plus de places assises. L’évènement se déroule presqu’à guichet fermé. Les organisateurs de cette soirée ont réussi l’exploit à écouler les 225 places disponibles. Et pour l’occasion, ils n’ont pas lésiné sur les moyens. C’était les petits plats dans les grands.
Tapi rouge pour les invités et tous ceux qui se sont mobilisés pour la circonstance. Le «ndop», tissu traditionnel Bamiléké, ainsi que les feuilles mortes de bananiers habillent le décor à l’entrée. Question de montrer que nous sommes à un évènement traditionnel et de type particulier. Cependant, à l’intérieur de la salle, des lumières tout à fait éblouissantes présentent un alliage du modernisme et de la tradition. Nous sommes dans un spectacle de benskin ultra moderne. Rythme traditionnel de l’Ouest du Cameroun porté à cette occasion par le jeune prodige Dj Gérard Ben, ancien maraquiste et membre actif du Kouchouam Mbada, groupe mythique, précurseur de cette cadence.

Aux alentours de 21 heures, l’honneur est donné à ses compagnons d’hier. Le Kouchouam Mbada aura d’ailleurs l’estime honneur d’ouvrir le bal et de planter le décor en première partie de ce spectacle. Irène Feuya, la reine du benskin et par ailleurs membre influente de ce groupe, est émue. Elle quitte la scène sous les salves d’applaudissements. Elle promet de revenir. Le public retient son souffle. S’en suivra ensuite une surprise de taille, Hervé Nguébo, un des artistes les plus en vue de l’heure. «Je suis venu soutenir un frère et ami», lance-t-il du haut de l’estrade. On apprendra plus tard qu’il a participé en studio comme guitariste au projet de l’artiste. Afo Akom montera aussi sur scène soutenir son jeune frère. Lire aussi :Spectacle : Alain Oyono et Hervé Nguebo en symbiose
Quand Dj Gérard Ben monte lui-même sur scène, c’est l’euphorie. On comprend très vite que le public connait bien l’artiste. Plusieurs chansons sont reprises en chœur. Les organisateurs ont ciblé juste. Ils ont touché le bon filon. Celui des inconditionnels et connaisseurs. Ainsi, se déroulera pendant plus de deux heures un spectacle à grande charge émotionnelle présenté par l’humoriste Fingon Tralala.

Des «farotages» et des éloges à n’en plus finir. L’artiste Salatiel esquisse quelques pas de benskin sur les planches. Le public semble satisfait. Un challenge réussi pour Dj Gérard Ben et les organisateurs de cette soirée inédite. D’ailleurs, le titre de son nouvel album «Le défi», que le public découvrira en exclusivité et aura le privilège de recevoir à titre gracieux à cette occasion, est assez évocateur.
Le spectacle prend fin à 23 heures passées. Au-delà du temps prévu des les normes règlementaires. Des fausses notes qu’il faudra régler et harmoniser dans l’avenir. Pareil pour les voix et les chœurs qui doivent être davantage travaillés pour sortir du registre de l’animation pour celui d’un véritable chant, ainsi qu’une bonne synchronisation de tous les éléments entrant dans la composition de ce rythme musical, si l’artiste veut miser sur une carrière professionnelle digne de ce nom. De surcroît, penser à ratisser plus large au niveau de fans et du public. Un travail à mener qui consiste à rendre ce rythme encore plus accessible à toutes les autres composantes sociologiques du pays et au-delà. Pas impossible en tout cas, au regard du dynamisme affiché et de la volonté animée par l’artiste et son équipe.
Félix ÉPEE