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Socapalm Edéa : entre préservation de la biodiversité et réconciliation sociale

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Longtemps montrée du doigt pour ses pratiques industrielles, la Socapalm tente à Édéa une mue discrète mais déterminée.  Entre réhabilitations, reboisements, soins gratuits et contrôle qualité rigoureux…, derrière les procès d’intention, une autre réalité se dessine. 

On la décrit comme un ogre industriel. Elle se présente en couturière du lien social. Soupçonnée d’épuiser les terres, elle les regarnit de jeunes plants. À Édéa, la Socapalm déroule son storytelling vert entre réparations de toitures et ateliers de dialogues, comme pour prouver qu’un empire peut aussi semer la concertation. Tété Manko Madeleine, épouse d’ouvrier s’en souvient encore. Cuisiner sous le ciel, dormir au rythme des infiltrations, tout cela faisait partie du quotidien. Quotidien d’autrefois où, il pleuvait aussi dedans. Aujourd’hui, elle a une cuisine. Et un toit. Étanche. « Aujourd’hui, j’ai une cuisine, je range tous mes ustensiles à l’intérieur et je suis heureuse. Je suis très heureuse d’être dans cette nouvelle maison où je peux aisément faire le rangement dans les chambres. Ma famille et moi dormons bien », affirme-t-elle. A Édéa, le logement ouvrier n’est plus une suggestion mais une réalité réhabilité et modernisé. Bonam Samson quant à lui, travaille. Il cueille, trie, sécurise. Il suit les procédures, enfile les EPI, respecte les quotas sans flancher sur la qualité. Loin du folklore misérabiliste, il y a dans ces gestes une rigueur tranquille. Celle d’un ouvrier qui connaît son métier, et qui le fait bien. « Le travail que je fais s’appelle la récolte. Dans cette phase, je coupe les régimes mûrs. Je les coupe et classe en T. Ensuite on coupe le pédoncule pour le jeter afin de permette au porteur de ramasser facilement le fruit », affirme-t-il en plein travail. Car, dans la palmeraie, tout n’est pas chaos et chaînes, mais des gestes, des savoirs et une conscience.

Reboiser sans claironner

Là où la forêt avait cédé, la nature revient, patiemment. Entre reboisement, restauration et remédiation, le vocabulaire est plus long qu’un slogan publicitaire, mais solidement taillé pour les audits RSPO. Mbeleg Joseph Désiré ne fait pas de politique. Il plante des arbres Endémiques. « Dans cette zone, les espèces ne sont mas choisis au hasard. On veut valoriser les espèces naturelles considérées dans le jargon technique comme des espèces endémiques. Car, il ne faudrait pas qu’on mette des espèces d’arbres qui ne sont pas dans leur milieu écologique. Nous avons justement choisi des arbres qui s’épanouissent dans cette zone agroécologique. C’est pour cette raison qu’on a choisi les espèces endémiques dont l’épanouissement est favorable à cette zone », renseigne le Chef de projet RACP. Ici, l’écologie ne porte pas de pancarte, elle pousse, à son rythme. L’idée, nous explique-t-il, « est de retrouver cette vie écologique qui a disparue avec la plantation du palmier à huile et surtout de reconstituer la nature. » Et parce qu’une palmeraie certifiée RSPO ne s’improvise pas, une étude LUCA (Land Use Change Analysis) a permis d’identifier les zones en souffrance. Parmi elles, une zone riparienne à Édéa, qui fait aujourd’hui l’objet d’un ambitieux programme de compensation et de restauration. L’idée étant ici est de redonner à la nature ce que l’industrie lui avait pris et accessoirement, redorer un blason terni, une valeur écologique. « C’est à juste titre que dans ce cadre, cette zone a été identifiée comme zone riparienne et nécessite une remédiation », conclut-il.

Développement durable

Miban Martin a la main verte et l’œil vif. C’est de lui que dépendent les générations futures de palmiers. Et plus encore, arbres forestiers, fleurs, haies ornementales. On parle ici d’organisation, de cycles, de biodiversité. « La saison d’une pépinière est de 10 mois, et chaque année, nous renouvelons. Dès l’arrivée de la graine en pré-pépinière, nous avons 3 mois pour avoir une étape de 4 feuilles, prêtes à être transplantées en pépinière dans les gros sachets. Et pépinière, nous avons besoin de 8 mois bien suivis pour que le palmier soit transféré en brousse. En clair, le palmier a une durée de 10 de mois », affirme l’adjoint du chef service pépinière Socapalm. Pas de gadgets verts pour camoufler les bilans, mais d’une stratégie à racines profondes.

Lire aussi : Socapalm : une vie au service des communautés  

Pendant que les plants grandissent, les hommes aussi doivent tenir bon. Dr Odile Noutso ne polémique pas. Elle soigne tout le monde sans discrimination. Employés, familles, riverains, pas de badge, pas de barrière. Loin d’être un espace marketing, le dispensaire de la Socapalm est une salle d’attente et de soins ouverte à tous. Urgences, consultations, orientations. Gratuit. Une entreprise qui soigne est précisément ce qui brouille les récits trop bien huilés.

Lire aussi :1er mai 2025 : la Socapalm  célèbre son personnel    

La vérité qui vient du Labo

Pendant que d’autres se demandent ce qu’il y a dans leur assiette, Zintchem Achille vérifie. Taux d’humidité, acidité, pureté. Tout passe par le crible du laboratoire. Chaque lot d’huile est contrôlé, calibré, certifié. Pas de surprises, pas de ratures. Juste une traçabilité qui ferait rougir bien des étiquettes. « Le suivi du process, on part du contrôle des boues au niveau de la sortie des presses. Nous contrôlons le jus brut, ensuite la décantation de l’huile, puis la sanctification. Par la suite, nous avons le contrôle sur l’huile finie qui permet de se rassurer que l’huile est saine et qu’il n’y a pas une présence de boue. Après vient le contrôle sur l’humidité qui doit être à inférieur à 0.1% et l’acidité de l’huile qui doit être inférieur à 5% », confie le contremaître du laboratoire de la Socapalm à Édéa, tout en déroulant avec rigueur les étapes d’un protocole scientifique minutieusement établi pour garantir, loin de toute approximation, une huile d’une qualité irréprochable. Et d’ajouter comme un verdict : « Nous savons que l’huile de palme est beaucoup sollicitée dans les ménages. Et lorsqu’elle est consommée sans qu’on ne connaisse la quantité de boue à l’intérieur ainsi qu’un taux d’acidité élevé, on expose l’organisme à des corps impurs. Ce qui va générer des inconforts et des maladies. Car une huile mal traitée, c’est un poison doux », affirme-t-il sentencieux, comme pour relativiser les bienfaits supposés des pressoirs sauvage.

Loin des slogans faciles et des vidéos virales, la Socapalm dialogue et documente. Mais aussi, signe des accords. Rien de parfait, certes, mais rien d’arbitraire non plus. Des juristes, des rencontres, parfois tendues, parfois fécondes. Ici, le progrès avance en bottes de chantier. Pas de miracle, juste du travail, des chantiers, des hommes et des femmes. Et un choix clair, faire, plutôt que dire. Or, pendant que certains s’indignent avec panache, la Socapalm rénove, plante, soigne, contrôle. Elle avance. À contre-courant, souvent, à contre-préjugé, surtout.

Cheikh Malcolm RADYKHAL EPANDA

 

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