Malgré les plateformes de négociations entre les différentes parties, les populations du village Apouh à Edéa ne décolèrent pas. Au centre des achoppements, le problème foncier et l’emploi.
Le 10 mars et le 12 avril 2023, les populations du village Apouh dans le canton Adiè, arrondissement d’Edéa 1er, sont sorties de leurs domiciles. Elles s’opposent au replanting des palmiers par la Société Camerounaise des Palmeraies, Socapalm. A la tête des manifs, le chef Ditope Lindoume et ses notables.
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Le prétexte brandit par ces derniers réside sur l’obtention d’un espace vital, le recrutement sans préalables de leurs enfants et l’orignal du titre foncier N°184 de 1960 qui serait un faux. Pour S.M Ditope, « il s’avère que le titre foncier N° 184 établi soit disant en 1960, a été localisé à Dehanè et non à Apouh. Nous réclamons une superficie de bien plus de 150 ha. ». Cependant, interrogé sur le caractère inattaquable du titre foncier, le magistrat Ditopè répond : « C’est l’Etat qui doit intervenir à ce niveau pour gérer ce problème. » Le chef Ditopè porte un autre grief contre la Socapalm. « Nous avons des familles tout le long du tracé de la Socapalm. Nous voulons à cet effet qu’on nous accorde un espace vital pour pouvoir survivre. »
Vers un retour à l’apaisement.
Face à cette situation qui n’arrange pas les deux parties, la Socapalm a saisi les autorités administratives. Pour les responsables de cette firme que nous avons pu joindre, il appert que « le lot querellé est inclus dans le titre foncier N° 184 du 10 août 1960 détenu en son temps par la SProA, devenue alors Société des palmeraies de la ferme suisse (Spfs). Avec la fusion et absorption de la Socapalm, cette dernière en est devenue propriétaire. Il faut également savoir, malgré les allégations avancées par certaines personnes, que la Socapalm ne fait pas d’expansion sur cet espace. Il abat tout simplement les vieux palmiers et replante de nouveaux afin d’accroitre sa productivité. »
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Malgré la descente de l’autorité administrative sur le terrain à la suite du premier incident survenu le 10 mars pour apaiser les tensions, les populations d’ Apouh sont de nouveau sur le pied de guerre. A ce jour, l’affaire a été portée auprès du Préfet de la Sanaga-maritime, lequel a donné des instructions. Notamment : une descente sur le terrain du Sous-préfet d’Edéa 1er afin de sensibiliser les communautés riveraines sur le risque que celles-ci courent en bloquant les activités de la Socapalm, détentrice d’un titre foncier privé ; la reprise des travaux de replanting par la Socapalm dès le lundi 10 avril 2023. Quant au besoin d’espaces vitaux, le Préfet a suggéré que ces problèmes soient posés à l’administration, seule instance habilitée à y donner suite ; enfin, il a été dit que toute nouvelle opposition à la poursuite des activités de la Socapalm soit immédiatement portée à la connaissance de l’administration. Et qu’il est loisible à la Socapalm d’intenter une action en justice contre les contrevents pour réparation du préjudice subi. Affaire à suivre!
Malcolm Radykhal EPANDA