Spécialiste en hôtellerie, peintre, Serge-Hervé Mbella est aussi un écrivain prolixe et engagé.

Trois. C’est le nombre de romans de Serge-Hervé Mbella paru en 2016. Si vous vous dites que c’est un peu trop pour un même auteur, il vous répond : «J’aime la lecture, j’aime écrire. C’est une passion. J’écris depuis l’âge de 25 ans.» Ce n’est pas n’importe quel texte qu’il couche sur du papier. Que non ! Les romans de ce Camerounais -résidant à l’étranger- ont la particularité d’être tous engagés.
Destin brisé, Vie dévastée est le titre de son premier roman sorti en avril 2016 chez l’Harmattan. Le livre présente une Afrique en proie aux coups d’Etat, à la violation de la Constitution, au népotisme, au despotisme, à l’instabilité politique, le tout couronné par la pauvreté. Sorti en mai 2016, Racine perdue est une autre fiction dans laquelle l’auteur narre les péripéties d’un jeune en perte d’identité. Né sur le continent noir, il est adopté par un couple d’expatrié et ramené en France. En grandissant, il découvre avec regret une société pleine de clivages et décide de retourner sur son passé. L’intrigue est aguichante. Mes Derniers Instants est un témoignage posthume à Nelson Mandela. Tragique Destinée de L’Humanité brosse les méandres de l’humanité depuis que «l’Homme s’est séparé de Dieu». Il sortira en janvier 2017 aux éditions Edilivre en France (comme les deux derniers).
Un panafricain
L’une des particularités de ses ouvrages c’est la pagination. Jamais elle n’atteint 100. «Je n’écris pas pour écrire. Je ne vais pas remplir les pages uniquement pour la forme. Dans mes écrits je vais droit au but», explique ce technicien de formation. Sa singularité vient aussi du fait qu’il ne peint que la société africaine. Il a beau avoir 45 ans, il a fait bien des voyages grâce à ces différentes fonctions. «J’ai fait presque le tour de l’Afrique. J’ai pu voir ce qui se passe dans les différents pays africains donc je suis à même de décrire leurs réalités. Je ne parle que de l’Afrique parce que je me considère comme un panafricain. Je veux que les choses changent.»
N’allez pas croire que Serge-Hervé Mbella est écrivain à temps plein. Spécialiste en système de management, il est également spécialiste en hôtellerie-restauration. Il a d’ailleurs été le Directeur général d’un grand hôtel de la ville de Douala pendant quatre ans. Même s’il a déposé les clés pour d’autres défis dans le secteur minier, il mûrit des projets en guise de contribution au développement de l’hôtellerie au Cameroun. Homme multi-tâches, Serge-Hervé Mbella est aussi peintre, quand il ne collectionne pas les objets d’art.
Valgadine TONGA